La 5e réunion de promotion de la science organisée par la Fondation Mustafa (SAWA) pour la science et la technologie a réuni des experts en communication scientifique d'Inde et d'Iran.
Le modérateur a lancé la discussion en soulignant le fossé existant entre la science et les médias et comment ce fossé s'est formé.
Mohammad Khodadadi, représentant de presse du ministre de la Culture et de l'Orientation islamique, en tant que premier intervenant, a déclaré que "les médias sont l'usine de production de données."
"Les médias et la science progressent rapidement et s'influencent mutuellement", a-t-il poursuivi.
De nos jours, nous sommes confrontés à une quantité illimitée de données, a-t-il ajouté.
Qualifiant ce phénomène d'"éruption de données" dans le monde entier, M. Khodadadi a déclaré que cela avait engendré certaines formes de crise, comme le flux de "fake news" dans la société.
"La science appartient à toutes les sphères d'une société", a-t-il affirmé.
Zahra Ojagh, chef du département des études médiatiques à l'Institut des sciences humaines et des études culturelles, parlant du fossé entre la science et les médias, a souligné que "ce fossé existe partout dans le monde, et pas seulement dans les pays en développement."
Elle a parlé de l'approche des médias à l'égard de la science, déclarant que la science est souvent considérée et appréciée comme "une solution aux problèmes", et non comme un moyen d'accéder à une nouvelle vision du monde.
Le rôle social de la science doit être mis en avant plus qu'auparavant, a poursuivi Mme Ojagh.
Différentes raisons expliquent le fossé existant entre la science et les médias, a-t-elle déclaré, ajoutant que lorsque le public de la science devient producteur de contenu scientifique, la pseudo-science apparaît et exacerbe la situation.
"La science ne peut être traitée comme une simple fantaisie ; elle doit être mise en œuvre dans l'esprit de chacun d'entre nous", a-t-elle souligné.
Elle a également fait allusion aux différentes approches de la science dans les différents pays, déclarant que "la perception de la science par les décideurs politiques" est la principale cause de ces différentes approches.
Gauhar Raza, membre de l'Institut national de la communication scientifique et des ressources d'information de l'Inde, a commencé son discours en disant que le fossé entre la science et la société était extrêmement large aux 16e et 17e siècles.
À partir du 17e siècle, les gens ont commencé à réfléchir plus sérieusement au monde et à la science, a-t-il poursuivi.
"Nous avons besoin de plus de personnes ayant une expertise dans la traduction du langage des scientifiques pour les gens ordinaires".
Soulignant qu'il y a un problème avec les médias lorsqu'il s'agit de communiquer la science aux gens, il a déclaré que la science doit rivaliser avec d'autres domaines comme la politique, le sport, la culture et les films.
"La science est souvent vaincue dans cette compétition", a-t-il noté.
Les statistiques et les faits n'intéressent pas les gens ordinaires, a-t-il poursuivi, ajoutant que "ce n'est que lorsqu'elle est confrontée à des catastrophes naturelles que la société est encline à lire les nouvelles scientifiques".
Sans une "perspective globale de l'ensemble du système", nous ne pouvons pas transférer efficacement la science à la société, a-t-il affirmé.
Dans la plupart des pays, la communication scientifique n'est pas efficace, a-t-il déclaré, notant que de nombreux journaux ne disposent toujours pas d'une section scientifique.
S'appuyant sur des données scientifiques et non scientifiques, il a déclaré que "moins les gens ont tendance à recevoir et à lire des informations scientifiques, plus il est difficile de transférer la science à la société".
Lorsqu'il s'agit d'informations scientifiques, nous devrions déterminer les besoins des gens, à savoir dans quelle mesure ils ont besoin de recevoir des informations scientifiques, afin de pouvoir cibler principalement ces besoins, et pas davantage.
