Date de publication10 Dec 2018 - 10:22
Code d'article : 384841

Renault: Des équipementiers iraniens prêts à faire continuer la construction

Taghrib (APT)
Compte tenu de la suspension des activités du groupe automobile français Renault en Iran, la fédération des équipementiers iraniens (Ismapa), se prépare à fournir des services liés à la construction ou à l'assemblage en Iran des voitures Sandero, L90, etc.
Renault: Des équipementiers iraniens prêts à faire continuer la construction
 
 
Il y a quelques jours, le PDG du grand constructeur d'automobile iranien, SAIPA, Mohammad Reza Sorouch, s'est exprimé sur le sort des voitures pré-vendues, de marque Sandero et L90, après la suspension des activités de Renault en Iran, pour dire que les engagements et les obligations de la société vis-à-vis de ses clients sont actuellement plus que des pièces CKD (Un Complete Knock Down), en français un « nécessaire non assemblé » stockés dans les entrepôts.

IL s'agit en fait des pièces fabriquées dans des usines Renault, exportées pour l'assemblage en Iran.

Mohammad Reza Sorouch a souligné que pour protéger les intérêts des clients, le constructeur local, Saipa, a planifié de fournir des pièces pour la voiture « Sandro», mais ce plan n’a pas encore été finalisé.

«Si cela n'abouti pas, nous remplacerons d’autres véhicules par «Sandero», a-t-il fait savoir.

Selon lui, toutes les inscriptions à la prévente de Sandero remontent au mois d'avril.

Réagissant aux évolutions, dues aux sanctions illégales américaines, le président de la fédération des équipementiers iraniens (Ismapa), Mohammad Reza Najafi Manech, a déclaré que les fabricants locaux sont en mesure de fournir les pièces nécessaires.

Selon lui, la marque d'automobile Renault resterait en production en Iran avec des pièces de fabrication locale, après le retrait du constructeur français du pays sous pressions américaines.

Exposés au risque de punitions après le retrait des Etats-Unis de l'accord international de 2015 sur le nucléaire et la réimposition des sanctions et des mesures restrictives unilatérales contre l'Iran, les investisseurs et les industriels, dont Renault se sont vu contraints de quitter l'Iran tout en essayant de rester comme partenaire dormant dans le pays, en attendant l'après-Trump ou une éventuelle volte-face du président américain.

Renault avait accru ses capacités de production en Iran, un marché en plein développement et où les constructeurs français étaient déjà très bien positionnés.

Cité par la presse francaise, le groupe automobile avait signé le 7 août 2017 un accord important avec des partenaires locaux pour créer dans le pays une nouvelle usine ainsi qu’un centre d’ingénierie. Le groupe français envisagait aussi y développer son propre réseau de distribution.

L’usine devrait produire 150 000 véhicules par an : des Duster et Symbol, un modèle qui n’est pas vendu en France, et qui est une version modernisée de la Logan, le premier véhicule low cost du constructeur, vendu en France sous la marque Dacia. En Iran, ces véhicules ont été tous vendus sous la marque Renault.

***Une capacité de 350 000 véhicules.

L’investissement prévu était de 660 millions d’euros pour la première phase. Mais l’accord avait prévu que, dans un deuxième temps, le site pourrait doubler sa capacité pour passer à 300 000 véhicules par an.

Renault était déjà présent en Iran depuis 2003 à travers une autre coentreprise avec les sociétés Saipa et Iran Khodro. Dans le cadre de ce partenariat, Renault devrait produire sur place des Sandero et des Tondar, une autre version de la Logan un peu plus ancienne.

L’usine dispose d’une capacité de 200 000 véhicules. Le groupe Renault comptait donc sur une capacité de 350 000 véhicules pour fournir le marché iranien. Et 500 000 à terme.

Un marché de deux millions de véhicules en 2020 qu'il a perdu à cause de Trump.

Renault avait un développement rapide en Iran. Ses ventes ont doublé pour atteindre 108 000 véhicules vendus en 2016, soit 8,4 % de part de marché.

Le marché automobile iranien est en plein développement et les experts misaient sur son doublement dans les cinq ans à venir.

Dans ce pays de 80 millions d’habitants, il s’était vendu 1,3 million de véhicules en 2016 mais le taux d’équipement reste loin de celui des pays européens. C’est pourquoi Renault misait sur l'Iran.

« Cet accord nous ouvre de nouvelles perspectives dans un marché qui devrait atteindre 2 millions de véhicules par an en 2020 » avait espéré, à l'époque, Stefan Mueller, membre du comité exécutif de Renault et directeur délégué à la performance.

Le marché iranien avait ce potentiel de donner des ailes à la France, comme l'avait titré à l'époque la presse francaise mais les États-Unis 'rongent les ailes' de ses concurrents!
https://taghribnews.com/vdcc00q1s2bq448.cla2.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code