Selon le Centre de communication et des affaires médiatiques d'al-Nujaba en Iran, Nasr al-Shammari, porte-parole officiel du Mouvement de résistance islamique al-Nujaba, a critiqué la politique du gouvernement irakien qui privilégie le commerce et les contrats avec les Émirats arabes unis, citant un rapport de l'Observatoire de la complexité économique [OEC] (une organisation économique qui surveille et informe sur les données du commerce international).
Al-Shammari s'est référé aux statistiques officielles de 2019 et a noté que " les exportations de l'Irak vers les Émirats arabes unis, qui sont principalement des produits pétroliers, ont atteint 1,27 milliard de dollars et les importations de l'Irak en provenance de ce pays, dont une partie importante comprend des équipements satellitaires, se sont élevées à 13,7 milliards de dollars ". Cependant, la balance commerciale était équivalente à 12,43 milliards de dollars en faveur des Émirats arabes unis."
Il a poursuivi : "Les importations de l'Irak en provenance du Qatar représentent environ 30 millions de dollars, environ 700 millions de dollars en provenance de l'Arabie saoudite et 1,2 milliard de dollars en provenance des États-Unis. Nous vendons pour 6,3 milliards de dollars de pétrole aux États-Unis. Ce qui représente 5,1 milliards de dollars en faveur de l'Irak. Nous exportons également pour 22 milliards de dollars vers la Chine et importons pour 9 milliards de dollars de ce pays, ce qui représente encore 13 milliards de dollars en faveur de l'Irak. Les importations irakiennes en provenance de Turquie s'élèvent à environ 10 milliards de dollars et celles en provenance d'Iran à 8 milliards de dollars, dont environ 1 milliard de dollars pour l'achat de gaz destiné aux centrales électriques."
Le secrétaire général adjoint d'al-Nujaba a ensuite souligné que tous ces chiffres - surtout dans le cas de grands pays industrialisés comme les États-Unis, la Chine, l'Iran et la Turquie - sont compréhensibles et justifiables, ajoutant : "Mais un petit pays (les Émirats arabes unis) qui n'est que le nom d'un port avec des bureaux commerciaux, sans être eux-mêmes producteurs, réalise 13 milliards de dollars de bénéfices grâce aux exportations vers l'Irak."
Al-Shammari poursuit en demandant pourquoi Bagdad ne s'adresse pas directement aux pays producteurs comme la Chine. D'autant que la balance commerciale des parties est dans l'intérêt de l'Irak. Et pourquoi, alors que le pays dépense environ un milliard de dollars pour subvenir à ses besoins en électricité et qu'il est toujours confronté à de nombreux problèmes dans ce domaine, allouer dans le même temps trois milliards de dollars pour importer des équipements satellitaires de mauvaise qualité et à forte consommation des Emirats arabes unis !?
Il a conclu en rappelant la coutume internationale selon laquelle "si vous vous engagez dans un commerce de plusieurs millions de dollars (et même de milliards de dollars) avec un pays, l'autre partie doit respecter votre souveraineté, fournir des services spéciaux à vos citoyens et intervenir pour protéger ses intérêts économiques et s'abstenir de s'immiscer dans vos affaires intérieures afin de protéger ses intérêts économiques."
Il a apporté des éclaircissements sur le sabotage des Émirats en Irak et a déclaré : "Ces affaires ne révèlent-elles pas les coulisses de l'attaque contre l'ancien gouvernement et la fermeture du projet de Grand Port d'al-Faw ?! Les Émirats arabes unis sont les principaux perdants du lancement de ce projet, car il coûterait des milliards de dollars par an. Par conséquent, il n'y a aucun problème à dépenser un milliard de dollars pour mettre le feu à l'Irak et annuler le projet du Grand Port d'Al-Faw ?!"
