Majid Takht-Ravanchi a déclaré que la République islamique d'Iran a prouvé qu'elle n'est pas intéressée par une escalade des tensions, même pendant le mandat de l'administration Trump qui a déclenché les tensions et les provocations.
L'envoyé iranien a fait ces remarques en réponse à la question d'Al Jazeera sur une possible escalade des tensions suite aux mesures prises par Téhéran pour réduire ses engagements dans le cadre de l'accord nucléaire de 2015 avec les puissances mondiales, officiellement connu sous le nom de PAGC.
Il a déclaré que les mesures prises par l'Iran en réaction à l'échec des autres parties du PAGC à respecter leurs engagements ne peuvent pas entraîner une escalade des tensions.
"Lorsque l'administration Trump a décidé de quitter le PAGC, les autres parties au PAGC nous ont demandé de ne pas adopter une position similaire à celle de Trump. Ils ont déclaré qu'ils compenseraient les dommages causés par le retrait de l'administration Trump de l'accord. Nous avons attendu un an, mais nous n'avons rien obtenu de leurs promesses, et ce n'était qu'une promesse vide de sens", a-t-il déclaré.
Par conséquent, l'envoyé a ajouté que l'Iran n'avait pas d'autre choix s'il voulait créer un équilibre dans l'accord nucléaire, et a donc commencé à prendre certaines mesures à cet égard.
"Récemment, lorsque notre Parlement a constaté que les autres parties au PAGC ne sont pas sérieuses pour compenser nos dommages, et que le E3 n'est pas prêt à remplir ses engagements, il a décidé de ... passer une loi qui oblige l'administration à prendre des mesures comme l'augmentation de l'enrichissement de l'uranium".
"Ce que nous avons fait était basé sur le paragraphe 36 de l'accord nucléaire, et était en accord avec nos engagements basés sur le texte et l'esprit du PAGC", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas l'Iran qui a envoyé des armes dans une région très éloignée de son territoire, mais plutôt les Etats-Unis qui ont envoyé des armes et des navires de guerre dans notre région, qui est à 7000 miles de l'Amérique", a-t-il déclaré.
"Toutes ces provocations, y compris l'assassinat de notre cher général Martyr Soleimani qui a été une attaque terroriste très provocante, ont été faites par les Etats-Unis. L'Iran n'a pas eu et n'a toujours pas d'intérêt à faire des gestes provocateurs", a déclaré M. Takht-Ravanchi.
Pas besoin de la médiation du Qatar
Interrogé sur la tentative de médiation du Qatar entre Téhéran et Washington, M. Takht-Ravanchi a déclaré que le retour des États-Unis au sein du PAGC ne nécessite pas de médiateur.
"Nous avons de bonnes relations avec nos frères qataries. Le Qatar est un pays totalement amical, mais nous pensons que les Etats-Unis doivent revenir à leurs engagements dans leur intégralité, et c'est ce qu'il faut faire. C'est pourquoi il n'a pas besoin de médiateur".
M. Takht-Ravanchi a déclaré que la mise en œuvre par les États-Unis de leurs engagements ne nécessite même pas de négociation.
"C'est aux États-Unis de décider s'ils veulent ou non respecter leurs engagements. La mise en œuvre de leurs engagements ne nécessite aucune négociation. Les États-Unis doivent prendre les décisions nécessaires", a-t-il ajouté.
Il a déclaré que l'administration américaine est bien consciente que plus tôt elle reviendra à ses engagements dans le cadre du PAGC, mieux ce sera.
"Le meilleur moyen est que les États-Unis reviennent à leurs engagements, et alors l'Iran fera de même. De cette façon, des discussions pourront avoir lieu sur les questions liées au PAGC dans le cadre de la plateforme P5+1. C'est un moyen facile et diplomatique, et je pense que cette solution peut être facilement réalisée", a-t-il ajouté.
