Date de publication16 Feb 2019 - 12:10
Code d'article : 402584

Varsovie : un théâtre pour normaliser les relations entre les pays arabes et le régime sioniste

Taghrib (APT)
Abdel Bari Atwan, rédacteur en chef du journal panarabe Raï al-Youm, a écrit qu’à la conférence de Varsovie, il y avait une vedette, Benjamin Netanyahu, et une rangée de figurants : les ministres des Affaires étrangères des pays arabes qui avaient été invités par Donald Trump pour « normaliser » avec le régime israélien et surtout payer les frais des guerres à venir des États-Unis dans la région.
Varsovie : un théâtre pour normaliser les relations entre les pays arabes et le régime sioniste
Hier, deux réunions ont eu lieu simultanément : une réunion de guerre à Varsovie, au cours de laquelle le Premier ministre israélien a de nouveau tenté de mobiliser les pays présents contre l’Iran, et le sommet pour la paix en Syrie à Sotchi, qui visait à éteindre les flammes d’une guerre dévastatrice.

Mais ce qui est douloureux - précise Atwan - c’est que Khalid al-Yamani, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement démissionnaire du Yémen, se soit assis aux côtés de Netanyahu avec lequel il ne cessait d’échanger des sourires complaisants. Plus douloureuse encore a été l’attitude de son homologue jordanien, Youssef ben Alawi, apprécié jusque-là pour sa neutralité, notamment concernant les différends existant entre les pays arabes, qui a été le seul à saluer Benjamin Nentayahu devant les caméras, allant même jusqu’à qualifier Israël de « pays important et essentiel pour la région » !

Les représentants des pays européens, qui sont les principaux partenaires des États-Unis au sein de l’OTAN, ont assisté à cette conférence de la façon la plus discrète possible, pour tenter d’empêcher une nouvelle guerre et une course à l’arme nucléaire dans la région, tandis que les ministres arabes des Affaires étrangères ont signé le nouveau pacte de Varsovie initié par Washington et Tel-Aviv et clairement anti-iranien. Cette conférence a consacré le manque de dignité de certains dirigeants et a permis la chute des masques qui n’étaient pas encore tombés, ajoute le journaliste.

Netanyahu a bien raison de tweeter sa joie et sa fierté de se tenir avec ses frères arabes derrière une tranchée dressée contre le soi-disant danger iranien. Mais nous sommes sûrs que ce bonheur sera de courte durée, car les responsables arabes présents ne sont pas représentatifs de leurs nations et des valeurs arabo-musulmanes, ajoute le texte.  

« Par exemple, il est honteux que Khalid al-Yamani ait tendu le micro à Netanyahu pour que ce dernier parle du danger iranien, mais al-Yamani n’est pas du tout représentatif du peuple yéménite qui connaît la nature du régime israélien et ses massacres contre les frères palestiniens. »

La prochaine étape, comme l’a annoncé à Varsovie Mike Pompeo, sera la constitution d’une nouvelle coalition arabe dirigée par Israël, mais nous savons d’ores et déjà comment finira cette coalition, c’est-à-dire comme les précédentes qui ont lancé des guerres et qui les ont perdues.

Que ces ministres arabes profitent bien de ce dîner de la honte qui leur a été servi par les Netanyahu, Pompeo, Kouchner et compagnie ; une amitié dont le prix sera payé par les nations arabes lorsque les villes de ces pays et leurs puits de pétrole seront mis à feu et qu’ils goûteront à un plat bien amer.

Nous nous attendions au moins à ce qu’un seul ministre arabe prenne le micro pour parler du danger d’Israël pour la région ou encore des sept milliards de dollars américains payés pour la guerre en Irak, en Afghanistan, en Syrie, en Libye et au Yémen, ou encore que l’un d’eux parle un peu des millions de morts causés par les bombes sophistiquées à l’uranium appauvri. Mais force est de constater que les ministres arabes n’ont plus de courage.

On se demande comment ces dirigeants vont faire face à leur peuple une fois que la coalition dirigée par Israël sera entrée en action. D’autant plus que tout le monde sait que l’axe de la Résistance, celui-là même qui a combattu les États-Unis en Afghanistan, en Irak et en Syrie et qui a écrasé l’armée israélienne par deux fois dans le sud du Liban et par quatre fois dans la bande de Gaza, saura remporter aussi toute autre guerre.
 
https://taghribnews.com/vdch6inkk23nvmd.4ft2.html
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