Date de publication21 Jan 2019 - 12:24
Code d'article : 396760

Trump entend plaire à Israël à propos des évolutions syriennes

Taghrib (APT)
L’initiative de Donald Trump de mettre en place une zone tampon dans le nord de la Syrie ressemble à une carte brûlée destinée d’une part à plaire à certaines parties, dont Israël, qui sont vexées par le retrait annoncé des troupes américaines de Syrie, et d’autre part à piéger Recep Tayyip Erdogan pour se venger de l’alliance qu’il a scellée, à Astana, avec la Russie, l’Iran et la Syrie.
Trump entend plaire à Israël à propos des évolutions syriennes
En mettant en parallèle les différentes réactions à l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie avec celles qu’a suscitées l’initiative du président américain de créer une zone tampon dans le Nord syrien, il est facile de constater que ceux qui se sont opposés implicitement ou explicitement au retrait des troupes US de Syrie sont en faveur de la création d’une zone tampon en Syrie et ceux qui étaient implicitement ou explicitement d’accord avec le retrait des militaires américains du sol syrien s’opposent actuellement à la mise en place d’une zone tampon en Syrie. La Turquie fait exception, car elle salue les deux initiatives sans même savoir que la seconde pourrait bien être pour elle un piège.

Le triangle Iran-Syrie-Russie a salué l’idée du départ des troupes américaines de Syrie, bien qu’il ait mis en doute la réalisation de ce plan. D’autre part, les miliciens kurdes syriens et leurs sponsors aux États-Unis n’ont pas tardé à exprimer leur vive opposition à cette décision de Donald Trump. Israël et l’Arabie saoudite, eux aussi, ont rejoint les rangs des opposants.

Il paraît que l’une des motivations qui ont poussé Donald Trump à mettre en avant cette carte brûlée de la création d’une zone tampon dans le Nord syrien a été de plaire à ceux, dont et surtout Israël, qui se sentent vexés et frustrés par la décision du président américain de retirer ses troupes du sol syrien.

Pourquoi une zone sécurisée en Syrie plaît-elle à Israël ?
Cela dit, le plan de création d’une zone tampon dans le Nord syrien plaît à Israël autant que le retrait des troupes US de Syrie lui a déplu.
L’initiative de Donald Trump prévoit la création d’une zone tampon le long des 460 kilomètres de frontières communes entre la Turquie et la Syrie dans la région de l'est de l'Euphrate. La zone s’étend également jusqu’à 30 ou 32 kilomètres à l’intérieur du territoire syrien. La création de cette zone tampon rallongera d’une part la crise en Syrie pour une durée indéterminée et empêchera de l’autre une normalisation entre Damas et Ankara.
En outre, la mise en place d’une zone tampon dans le nord de la Syrie rendra le terrain propice à la création d’une zone similaire dans le sud du pays, ce qui pérennisera l’occupation du Golan par Israël et permettra même à ce dernier de s’emparer de nouvelles régions syriennes.
La zone tampon, un piège US tendu à Ankara
La Turquie, qui s’est liée d’amitié avec la Russie et l’Iran dans le cadre des accords d’Astana, pourrait devenir un ennemi si elle occupait le nord-est de la Syrie en y déployant ses forces dans une zone tampon qu’elle se propose de créer avec la bénédiction de Trump. De nombreux analystes voient d’ailleurs à travers cette zone un piège américain tendu à Ankara, qui risque, s’il va de l’avant dans ce projet, d’avoir à affronter le géant russe. Ce serait la fin d’Astana et la fin des amabilités.
En plus, les Américains pourraient ainsi se venger d’Ankara pour son rapprochement avec l’Iran, la Syrie et la Russie.   
https://taghribnews.com/vdcfvvdmxw6d1ea.kgiw.html
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