Les avions de chasse de l’armée irakienne pourront désormais bombarder en toute liberté les positions de Daech sur le territoire de la Syrie voisine. Ce pacte sécuritaire rappelle, selon Abdel Bari Atwan, un accord semblable signé à l’époque de Saddam Hussein entre l’Irak et la Turquie, permettant à l’aviation turque de bombarder les positions du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le Nord irakien, suite à quoi les opérations militaires du PKK ont diminué. « Mais il semble, cette fois-ci, que l’histoire se répète dans le sens inverse », ajoute le texte.
« Les coordinations sécuritaires entre la Syrie et l’Irak interviennent alors que la Turquie a intensifié ses menaces turques de frapper les Forces démocratiques syriennes (FDS) à l’est de l’Euphrate, et que ces dernières ont appelé à l’appui du gouvernement syrien. Par ailleurs, des rumeurs circulent sur le fait que les États-Unis, en connivence avec des pays arabes du golfe Persique, chercheraient à créer des émirats sunnites dans l’est de la province de Deir ez-Zor, une région très riche en ressources gazo-pétrolières. D’où la ferme volonté syro-irakienne d’empêcher tout complot de ce genre dans cette région stratégique près de leurs frontières communes. »
L’on peut donc dire que le risque d’une résurgence de Daech est devenu à l’heure actuelle un facteur de convergence et de solidarité entre l’Irak et la Syrie. « Et ces coordinations sécuritaires pourront à l’avenir prendre de nouvelles dimensions avec l’appui et l’observation de la partie iranienne », ajoute Atwan.
D’après Rai al-Youm, il est encore trop tôt pour que le président américain annonce l’anéantissement complet de Daech. « Il l’a pourtant fait, pour justifier sa décision concernant le présumé retrait américain de Syrie, dans le cadre d’un processus qui devrait durer 100 jours ».
« Cette annonce, aveu d’échec des Américains, qui selon le journaliste arabe vise à réduire leurs dégâts et pertes liés à leurs ingérences au Moyen-Orient, rappelle vaguement les déclarations de l’ancien président américain, George W. Bush, lorsqu’il parlait d’une fin de la mission américaine en Irak, après son occupation en 2003. »