Considérablement renforcé par sa réélection dès le premier tour, M. Erdogan a confirmé son statut de machine à gagner les scrutins depuis son arrivée au pouvoir, en 2003.
A l'issue de la bataille qui a opposé les deux camps dans les urnes dimanche, les autorités électorales ont déclaré M. Erdogan vainqueur du volet présidentiel du scrutin dès le premier tour, face notamment au candidat social-démocrate Muharrem Ince.
M. Ince a appelé M. Erdogan dans la soirée lundi pour le féliciter de sa victoire, a rapporté l’agence étatique Anadolu.
En attendant son intronisation pour ce nouveau mandat renforcé, qui ne devrait pas intervenir avant l'annonce des résultats définitifs prévue le 5 juillet, M. Erdogan savoure cette victoire.
"La Turquie a donné une leçon de démocratie au monde", a-t-il clamé dans la nuit de dimanche à lundi devant plusieurs milliers de partisans qui agitaient des drapeaux et scandaient son nom devant le siège de son parti, l'AKP, à Ankara.
D'après l'agence de presse étatique Anadolu, qui fait état d'un taux de participation d'environ 88%, M. Erdogan est arrivé en tête de la présidentielle avec un score de 52,5% après dépouillement de plus de 99% des urnes. Soit plus que son score en 2014 (51,8%).
La coalition mise sur pied par M. Erdogan pour le volet législatif des élections récolte quelque 53,6% des voix, selon les résultats partiels d'Anadolu, grâce notamment au score inattendu de son partenaire, le parti ultranationaliste MHP (11%).
Plusieurs pays ont félicité M. Erdogan pour sa réélection, comme le président russe Vladimir Poutine qui a loué lundi la "grande autorité politique" de son homologue turc.
En Allemagne, où vit une importante diaspora turque, la chancelière Angela Merkel a félicité M. Erdogan, souhaitant "une Turquie stable et pluraliste" dans laquelle l'Etat de droit est garanti.
La Maison Blanche a elle appelé Ankara à "renforcer la démocratie".
La Commission européenne a dit espérer qu'Ankara reste "engagée" avec l'Union européenne mais la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, et le commissaire européen à l'Elargissement, Johannes Hahn, ont de leur côté estimé que les conditions de la campagne n'avaient pas été "équitables".