Date de publication15 May 2018 - 9:48
Code d'article : 330737

Bain de sang à Gaza, le régime israélien et les Etats-Unis fêtent

Taghrib (APT)
L'inauguration de l'ambassade américaine à Al-Qods (Jérusalem), concrétisant une des promesses les plus controversées du président Donald Trump, s'est traduite par un bain de sang lundi dans la bande de Gaza, où 58 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens.
Bain de sang à Gaza, le régime israélien et les Etats-Unis fêtent
Du fait de ce lourd bilan, cette journée de festivités côté israélien et américain constitue la plus meurtrière pour les Palestiniens depuis la guerre de 2014 dans la bande de Gaza.
 
Tandis qu'officiels américains et israéliens endimanchés ont célébré en grande pompe un moment "historique" et la force de leur alliance sous une vaste tente blanche plantée dans l'enceinte de la nouvelle ambassade, des dizaines de milliers de Palestiniens ont protesté, à quelques dizaines de kilomètres de là, dans la bande de Gaza sous blocus.

Les plus résolus ont affronté, au péril de leur vie, les tirs des soldats israéliens en allant lancer des pierres et en tentant de forcer la barrière de sécurité lourdement gardée.

Selon le dernier bilan provisoire du ministère de la Santé gazaoui, 58 Palestiniens, dont un garçon de 14 ans, ont été tués, et des centaines d'autres blessés.

- "Crimes de guerre" -

Le gouvernement palestinien établi en Cisjordanie occupée a accusé Israël d'avoir commis un "horrible massacre" à Gaza. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "particulièrement inquiet". L'Union européenne a exhorté toutes les parties à "la plus grande retenue".

Les ONG Amnesty International et Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé un recours injustifié aux tirs à balles réelles, la première fustigeant une "violation abjecte" des droits de l'Homme et des "crimes de guerre".

Au moment où le bilan s'alourdissait d'heure en heure, M. Trump a de son côté salué le transfert à Al-Qods de l'ambassade des Etats-Unis comme "un grand jour pour Israël".

Outre l'opposition au transfert de l'ambassade, les Palestiniens protestent aussi contre le blocus de Gaza et l'occupation.

L'aviation israélienne a bombardé plusieurs positions du Hamas au cours de la journée.

Réalisant un engagement de campagne de M. Trump, ce transfert de l'ambassade de Tel-Aviv à Al-Qods constitue une rupture de plus avec des décennies de diplomatie américaine et de consensus international. Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses de l'insoluble conflit israélo-palestinien.

Mais l'initiative unilatérale américaine ulcère les Palestiniens pour lesquels elle représente le summum du parti pris outrancièrement pro-israélien de M. Trump. Ils l'interprètent comme la négation de leurs revendications sur Al-Qods.

A Gaza, Bilal Fasayfes, 31 ans, a ainsi pris avec son épouse et ses deux enfants un des bus affrétés à Khan Younès (sud) pour transporter les manifestants à la frontière. "On se fiche que la moitié des gens se fassent tuer, on continuera à y aller pour que l'autre moitié vive dignement", dit-il.

 
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