Concernant nos propres entreprises, nous continuons à leur dire que signer des contrats pétroliers pour la production ou l'exploration avec n'importe quelle région d'Irak, sans l'accord des autorités fédérales irakiennes, les expose à des difficultés juridiques, a déclaré la porte-parole du département d'Etat, Victoria Nuland.
Ces entreprises prennent évidemment leurs propres décisions, mais tant qu'il n'y a pas de législation fédérale irakienne en la matière --et c'est ce que nous réclamons-- elles prennent des risques, a insisté Mme Nuland.
Le Kurdistan irakien (nord) a signé des dizaines de contrats pétroliers avec des sociétés étrangères sans l'approbation de Bagdad, qui exige que ces négociations passent par son ministère du Pétrole et considère comme illégal tout contrat conclu en dehors de ce circuit.
Le 12 août, l'Irak a posé un ultimatum à Total, sommé de rompre ses liens avec le Kurdistan ou de vendre ses parts dans un champ pétrolier majeur dans le sud de l'Irak.
En juillet, Bagdad avait déjà annoncé que Chevron ne pourrait plus travailler en Irak (en dehors du Kurdistan) car il avait acquis sans son approbation deux permis pétroliers dans la région autonome. Bagdad avait menacé ExxonMobil de représailles similaires.
Selon AFP, les relations entre Bagdad et le Kurdistan sont mauvaises en raison de différends sur ce dossier stratégique des hydrocarbures. Les contrats de partage de production proposés par le gouvernement irakien sont beaucoup plus économiques de point de vue national que les contrats de la région kurde.
Du coup, les entreprises pétrolières sont de plus en plus tentées de passer outre l'ire de Bagdad.
L'Irak a des réserves prouvées de 143,1 milliards de barils de pétrole, parmi les plus importantes au monde. Le pays est devenu le deuxième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) devant l'Iran et derrière l'Arabie saoudite, sa production s'élevant désormais à 3,2 millions de barils par jour.