Observé par les musulmans du monde entier, le jour d’Achoura commémore le martyre de l’Imam Hussein (as) lors de la bataille de Karbala, le 10 muharram de l’an 61 de l’Hégire (10 octobre 680).
Cet événement continue d’inspirer les musulmans chiites et d’autres à imiter la quête d’indépendance et de libération de l’Imam Hussein.
L’Imam Hussein (as), vénéré pour sa piété, s’est opposé à la succession de Yazid comme calife à Damas en raison de son inaptitude.
Les événements de l'Achoura, bien que brefs, furent déterminants. Malgré les efforts déployés pour en effacer le souvenir, ses leçons perdurent, des millions de personnes pleurant l'injustice subie par l'imam Hussein.
Les musulmans chiites observent des rituels particuliers pendant les dix premiers jours de Muharram, célébrés cette année du 19 au 28 juillet. Des centaines de milliers de pèlerins se rendent à Karbala, en Irak, pour visiter le sanctuaire de l'imam Hussein (as).
Ces jours commémorent le martyre de l'imam Hussein (as) et de soixante-douze de ses disciples, morts de soif au combat contre les forces de Yazid.
Les rituels de deuil consistent à porter du noir et à orner les rues, les mosquées et les Husseiniyah de drapeaux de deuil.
L'Achoura, jour de profond deuil pour les musulmans chiites, commémore le martyre de l'imam Hussein à Karbala, en Irak.
Les rituels de deuil et les représentations théâtrales de la Passion reconstituant l'événement sont au cœur de cette célébration.
Ces cérémonies de deuil de Muharram sont un pilier de la culture chiite, célébrées de diverses manières dans le monde entier. Les pèlerinages au sanctuaire de l'imam Hussein à Karbala sont également fréquents.
L'importance de l'Achoura transcende l'histoire islamique, incarnant les valeurs universelles d'humanité, de courage et d'honnêteté.
Sa commémoration, même par les non-musulmans, honore ces principes. Certaines communautés préparent des repas spéciaux et les distribuent aux pauvres, symbolisant la charité et le souvenir. D'autres organisent des collectes de sang, reflétant le sacrifice de l'imam Hussein.
L'acte de deuil lui-même est considéré comme une puissante forme de dévotion, un moyen de se connecter à la souffrance de Hussein et de réaffirmer son engagement pour la justice.
L'Achoura demeure un puissant symbole de résistance à l'oppression et un appel à la rectitude morale, trouvant un profond écho au sein des communautés chiites et inspirant une réflexion sur les principes éthiques universels.
Achoura ; Symbole d'une lutte acharnée entre le bien et le mal.
En Iran, la nuit de l'Achoura, Shaam-e Ghariban (« la nuit des étrangers »), est marquée par l'allumage de bougies dans les lieux saints.
Cette tragédie est également observée dans les pays comptant d'importantes communautés chiites, notamment en Irak, en Afghanistan, en Azerbaïdjan, à Bahreïn, au Liban, au Pakistan, en Arabie saoudite et en Syrie.
Les Iraniens organisent des processions funéraires et écoutent des élégies. La distribution de « Nazri » (nourriture votive) est un rituel central : des kiosques et des stands proposent nourriture et boissons, notamment du thé et des jus de fruits. Même les non-musulmans y participent et reçoivent de la nourriture de leurs voisins.
Cette tradition s'est industrialisée, des entreprises proposant du Nazri. À Téhéran, les familles préparent divers plats à partager entre voisins.
Les spectacles de Ta'zieh, inscrits au patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO, mettent en scène des récits religieux, historiques et mythiques à travers la poésie, la musique, le chant et le mouvement.
Ces drames retracent les événements de l'Achoura, inspirés des traditions musicales iraniennes et remontant au IXe siècle. Leur interprétation a connu un essor remarquable aux époques safavide et qajar.
Achoura : symbole de la lutte acharnée entre le bien et le mal
Le maître miniaturiste Mahmud Farshchian a créé « Le Soir de l'Achoura » à la fois pour dépeindre l'une des plus grandes tragédies pour les musulmans et pour illustrer le pouvoir de l'art dans l'expression des événements majeurs de l'histoire.
Ce chef-d'œuvre dépeint la famille impuissante de l'Imam Hussein (AS), en deuil après le retour de son cheval du champ de bataille. Leur profonde tristesse pour leur bien-aimé est parfaitement dépeinte dans cette miniature persane.
Karbala représente la confrontation entre la vérité et le mensonge, la justice et les préjugés, le courage et la matérialité.
Les cérémonies de Muharram incarnent la lutte éternelle pour la vérité contre le mensonge et la lutte contre l'injustice, la tyrannie et l'oppression. Le jour de l'Achoura est un puissant rappel des sacrifices consentis pour les principes et de l'engagement indéfectible en faveur de la justice, malgré les obstacles les plus insurmontables.
Il témoigne de la force inébranlable de la foi et de la résilience de l'esprit humain.
L'histoire de l'Imam Hussein (as) ne se limite pas à l'histoire ; c'est un récit vivant qui continue de résonner auprès de personnes de tous horizons qui aspirent à un monde libéré de l'oppression et imprégné de justice.
Les rituels et traditions associés à l'Achoura ne sont pas de simples actes de deuil ; ils sont une profonde expression de solidarité avec l'Imam Hussein (AS) et ses disciples.
Achoura : symbole d'une lutte acharnée entre le bien et le mal
Ils constituent un appel à l'action, exhortant chacun à lutter contre l'injustice et à œuvrer pour un monde plus équitable et plus compatissant.
La tenue noire, les drapeaux de deuil, les élégies et les Nazris contribuent tous à une expérience collective de deuil et de souvenir, renforçant les liens communautaires et les valeurs d'empathie et de compassion.
Le pèlerinage à Karbala est un voyage spirituel entrepris chaque année par des centaines de milliers de fidèles, cherchant à se connecter à l'esprit de l'Imam Hussein (AS) et à s'inspirer de sa foi inébranlable.
Le sanctuaire de l'Imam Hussein (AS) est un phare d'espoir et un symbole de résistance à la tyrannie, attirant des pèlerins du monde entier.
L'atmosphère de dévotion et de révérence qui imprègne Karbala pendant Muharram est palpable, créant un environnement de profonde transformation spirituelle.
La tradition du Nazri, ou nourriture votive, est une puissante expression de générosité et de compassion. Elle transcende les frontières religieuses, favorisant un sentiment de communauté et d'humanité partagée.
Offrir nourriture et boisson aux personnes en deuil et aux voisins est une démonstration tangible d'empathie et un rappel de l'importance de prendre soin des personnes dans le besoin.
L'industrialisation du Nazri, tout en reflétant les tendances modernes, souligne également la pérennité de cette tradition.
Les représentations de Ta'zieh sont une forme d'art unique et captivante qui donne vie à l'histoire de l'Achoura.
Par la poésie, la musique, le chant et le mouvement, ces pièces dépeignent avec vivacité les événements de Karbala, captivant le public sur les plans émotionnel et intellectuel.
La reconnaissance du Ta'zieh comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO souligne son importance en tant que trésor culturel et sa pertinence durable dans le monde moderne.
Par essence, l'Achoura est une commémoration profonde et multiforme qui transcende le temps et l'espace.
Elle rappelle l'éternelle lutte entre le bien et le mal, la vérité et le mensonge, la justice et l'injustice. C'est un appel à l'action, exhortant chacun à défendre ce qui est juste, même face à l'adversité, et à œuvrer pour un monde où prévalent les principes de compassion, d'empathie et de justice.
L'héritage de l'Imam Hussein (AS) continue d'inspirer des millions de personnes à travers le monde, faisant d'Achoura un symbole puissant et durable d'espoir et de résistance.