Je me souviens encore de la musique qui résonnait dans la salle Vahdat. C'était la soirée d'ouverture de la Semaine culturelle russe à Téhéran, un événement qui avait tout pour plaire. Responsables, artistes, étudiants, militants des médias, citoyens curieux : nous étions tous là, captivés par l'idée d'amitié et de paix à travers l'art.
Les performances de ce soir-là semblaient intemporelles. Un ensemble russe jouait de la musique folklorique traditionnelle. Il y avait aussi des instruments classiques. Pendant un instant, on ne se sentait plus à Téhéran. On avait l'impression qu'un véritable pont culturel avait été construit, sous nos yeux.
C'était le 10 juin, lors de la cérémonie d'ouverture de la semaine culturelle russe en Iran, qui devait se dérouler jusqu'au 15 juin.
Le lendemain, mon collègue et moi nous sommes rendus au Centre culturel de Niavaran, où se tenait l'exposition d'artisanat russe. Plats anciens et figurines sculptées à la main : chaque pièce racontait une histoire paisible venue d'ailleurs. Les gens prenaient des photos, posaient des questions et échangeaient des sourires avec les Russes venus de si loin. C'était si apaisant et paisible.
Et puis, la guerre.
Deux jours plus tard, l'atmosphère changea. L'atmosphère de la ville, autrefois imprégnée de musique et d'art, fut noyée par le bruit des défenses aériennes et des explosions. L'attaque non provoquée d'Israël bouleversa tout. Israël lança une frappe surprise en territoire iranien – une attaque directe qui brisa tout sentiment de paix. L'atmosphère, autrefois imprégnée de musique et d'amitié, était désormais chargée de tension. Le fragile pont des échanges culturels se retrouva pris entre deux feux.
Mon pays abrite une nation qui ne cède jamais à la pression ni aux menaces. Avec une profonde fierté et une détermination inébranlable, les forces armées, soutenues par le peuple, ont déclaré qu'elles riposteraient avec toute la force. L'esprit de défi était omniprésent : dans les rues, dans le cœur de millions de personnes et dans chaque mot prononcé par ceux qui ont résisté à l'agression. Les affrontements se sont intensifiés, témoignant de la détermination inébranlable d'une nation fière et réticente à se rendre.
Pendant douze jours intenses, le conflit a fait rage – un témoignage brutal du courage et de la résilience des Iraniens – jusqu'à ce qu'un cessez-le-feu, après une lutte acharnée, mette fin aux combats.
La veille de l'attaque israélienne, j'étais occupé à rédiger le deuxième rapport sur l'événement, mais je n'ai même pas eu l'occasion de le publier. En raison de l'agression israélienne, les centres culturels ont fermé. Les événements publics ont été annulés. La délégation russe est rentrée discrètement chez elle. Pas de cérémonie de clôture. Pas d'adieu.
Je n'ai jamais pu terminer mon récit à l'époque. J'ai conservé les photos sur mon téléphone : l'artisanat, les musiciens, les regards pleins d'espoir des visiteurs. Je les partage aujourd'hui, non seulement pour immortaliser un événement oublié, mais aussi pour montrer ce que cette guerre a réellement coûté : pas seulement des vies, mais aussi des moments partagés, un pouvoir d'influence, des liens humains.
Parfois, la guerre ne détruit pas seulement des bâtiments et des corps. Parfois, elle détruit la beauté et l'espoir, sans même faire un bruit.
Ce que la guerre a ruiné : Une semaine culturelle méritait d'être commémorée
Ce que la guerre a ruiné : Une semaine culturelle méritait d'être commémorée
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