Jeudi, l'Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département américain du Trésor a sanctionné un réseau de producteurs pétrochimiques iraniens, ainsi qu'un certain nombre de sociétés en Chine et aux Émirats arabes unis (EAU) que les États-Unis accusent d'être des sociétés écrans soutenant la vente de produits pétrochimiques iraniens à l'étranger.
Les sanctions ont été notablement imposées en vertu de décrets émis par l'ancien président Donald Trump après avoir retiré les États-Unis de l'accord nucléaire de 2015 en mai 2018. Par conséquent, les nouvelles sanctions constituent une violation flagrante des engagements américains dans le cadre de l'accord nucléaire, officiellement appelé Plan d'action global conjoint (JCPOA). Bien sûr, on pourrait faire valoir que les États-Unis ne sont plus parties à cet accord en lambeaux. Si cela est vrai, les nouvelles sanctions vont manifestement à l'encontre de l'objectif déclaré de l'administration Biden de ramener les États-Unis dans le cadre du JCPOA.
Avant et après son élection à la présidence des États-Unis, M. Biden a promis de ramener les États-Unis dans le cadre du JCPOA. En avril 2021, il a dépêché une équipe de négociation dirigée par Rob Malley pour négocier avec l'Iran par le biais d'intermédiaires européens. Mais malgré ses gestes diplomatiques, le président Biden a continué à suivre les traces de son prédécesseur. Les dernières sanctions sont emblématiques de cela.
Pendant ce temps, les responsables de Biden continuent de rendre l'Iran responsable de la pause dans les pourparlers de Vienne, alors que l'Iran s'est dit prêt à signer un accord et que le seul obstacle à cet égard est l'indécision des États-Unis sur un certain nombre de questions politiques qui empêchent la conclusion des pourparlers.
Parallèlement à leur jeu de reproches, l'administration Biden et ses alliés européens dans les pourparlers de Vienne ont poussé à une résolution de censure au Conseil des gouverneurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique qui a empoisonné la tendance à la coopération entre Téhéran et l'organisme de surveillance nucléaire des Nations unies. L'Iran a rejeté cette résolution, la considérant comme une manœuvre politique.
Les responsables iraniens ont déclaré que l'ensemble des récentes pressions occidentales visaient à mettre la pression sur l'Iran afin de pousser ce pays à accepter le projet d'accord conclu lors des huit cycles de négociations qui ont débuté à Vienne en avril 2021.
Mais cette politique a peu de chances de porter ses fruits pour l'Occident, car l'Iran a ouvertement déclaré qu'il ne bougerait pas. Informant les législateurs la semaine dernière sur les pourparlers de Vienne, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré : "La République islamique d'Iran ne cédera pas d'un pouce pour [défendre] ses droits légitimes et réaliser la suppression des sanctions cruelles."
Par conséquent, le fait que les États-Unis redoublent de sanctions ne fera que compliquer la situation et rendre plus difficile l'aboutissement des pourparlers. Bien entendu, l'Iran a clairement indiqué qu'il était favorable à une diplomatie axée sur les résultats.
"L'Iran ne se distanciera pas des pourparlers axés sur les résultats. Conformément à la loi du Majlis, nous poursuivons les pourparlers et demandons aux États-Unis d'être réalistes et d'abandonner la folie des sanctions, et à l'AIEA de se concentrer sur ses tâches techniques au lieu d'adopter une approche politisée", a déclaré M. Amir-Abollahian vendredi, ajoutant : "Nous n'hésitons JAMAIS à neutraliser les sanctions.
