Date de publication10 Dec 2020 - 13:30
Code d'article : 484950

La vraie raison de la mission de réconciliation saoudienne-qatarienne de Trump

Taghrib (APT)
Taghrib (APT)-Les États-Unis sont en mission de réconciliation saoudienne-qatarienne précipitée avant la fin du mandat de Donald Trump dans ce qui semble être le dernier "cadeau" des États-Unis à l'Arabie saoudite.
La vraie raison de la mission de réconciliation saoudienne-qatarienne de Trump
Plus de trois ans se sont écoulés depuis que quatre pays arabes, dont l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Bahreïn et l'Égypte, ont imposé un embargo terrestre, maritime et aérien au Qatar. Les quatre pays ont coupé les relations diplomatiques avec le Qatar le 5 juin 2017 et ont émis 13 demandes à Doha pour mettre fin à la crise, y compris la réduction des liens avec Téhéran.

Récemment, cependant, certaines mesures hâtives prises par les États-Unis ont suscité de nouvelles spéculations sur la résolution imminente de la crise du Qatar. À cet égard, le ministère koweïtien des affaires étrangères a annoncé que des pourparlers positifs avaient eu lieu pour mettre fin à la crise du Qatar. Entre-temps, de hauts fonctionnaires qatariens, dont le ministre des affaires étrangères du pays, ont évalué positivement les pourparlers.

Le point à considérer ici est le sort des 13 demandes émises par les quatre pays arabes boycottant le Qatar, dans le sillage des spéculations sur la résolution imminente de la crise du Qatar. L'opinion publique se demande pourquoi l'Arabie Saoudite a décidé de ne pas tenir compte de ces 13 demandes après près de 4 ans.

Parmi les principales demandes figuraient les pressions exercées par l'Arabie saoudite sur le Qatar pour qu'il coupe ses liens avec l'Iran et ferme le réseau Al Jazeera, et aucune de ces demandes n'a été satisfaite à ce jour par le gouvernement de Doha. Il est donc très clair que l'annonce récente concernant le règlement imminent de la crise de Doha n'a rien à voir avec le respect de ces demandes par le Qatar, et d'autres facteurs ont été impliqués.

La récente visite de Jared Kushner, conseiller principal de la Maison Blanche, au Qatar et en Arabie Saoudite, et sa rencontre avec de hauts fonctionnaires de Doha et de Riyad, pourraient révéler la véritable raison de la spéculation croissante sur la résolution de la crise du Qatar. Lors de ses rencontres avec des responsables saoudiens et qatariens, M. Kushner a tenu des discussions sur le règlement de la crise créée au cours des quatre dernières années.

Il semble que le président américain, après avoir admis sa défaite à l'élection présidentielle, ait l'intention d'utiliser les jours restants de son mandat pour à la fois garantir les intérêts de l'Arabie Saoudite et mettre le gouvernement de Biden devant le fait accompli. Trump est bien conscient des inquiétudes de l'Arabie Saoudite concernant le contrôle de Joe Biden dans la Maison Blanche en tant que nouveau président des Etats-Unis.

En tant que tel, Trump a lancé à la hâte le processus de réconciliation entre l'Arabie saoudite et le Qatar dans les jours qui restent de son mandat, empêchant ainsi Doha de créer un fossé entre Washington et Riyad. Il n'est pas exagéré de penser que l'Arabie saoudite a payé une fortune à Trump pour mener à bien cette mission.

L'Arabie Saoudite est bien consciente qu'avec Biden au pouvoir et le blocus du Qatar toujours en place, il est possible que Doha puisse influencer la nouvelle administration américaine, ce qui aurait pour conséquence l'éloignement progressif de Washington de Riyad. C'est pourquoi les autorités de Riyad, même au prix de nombreuses concessions à Doha, ont accepté de faire des compromis et de ne pas tenir compte de l'ensemble de ces 13 exigences.

D'autre part, les efforts précipités de l'administration Trump pour la réconciliation saoudienne-qatarienne ne peuvent être considérés comme sans rapport avec le cas de la normalisation des relations avec le régime sioniste dans la région. En effet, Trump est bien conscient que l'un des principaux obstacles à la normalisation des relations du Qatar avec le régime sioniste est la poursuite de la crise qu'il traverse grâce à l'Arabie Saoudite et à ses alliés. C'est pourquoi Washington s'est lancé dans cette mission de réconciliation saoudienne-qatarienne ces dernières semaines avant la fin du mandat de Trump.

Les Etats-Unis estiment qu'après la réconciliation, la normalisation des relations du Qatar avec le régime sioniste se fera en douceur, l'Arabie Saoudite pouvant user de son influence pour convaincre Doha de cette décision. D'autre part, le Qatar a déjà déclaré qu'il ne se rangerait pas du côté des pays qui soutiennent la normalisation des relations avec Tel-Aviv.
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