Le haut diplomate iranien s'est exprimé ainsi devant la presse à l'issue d'une réunion avec les ambassadeurs, les chargés d'affaires et les chefs des représentations étrangères et internationales à Téhéran dimanche matin.
Dans son discours, M. Araghchi a rappelé que l'Iran avait toujours recherché des solutions diplomatiques justes et équilibrées, mais que les pays occidentaux avaient rejeté ces efforts en raison d'exigences excessives et déraisonnables. Il a souligné que les menaces passées, notamment les actions militaires et les pressions de retour à la normale exercées par les pays européens, n'avaient pas abouti et n'avaient fait que compliquer le processus de négociation.
« L'expérience montre qu'il n'existe pas d'autre solution au dossier nucléaire iranien que la voie diplomatique et négociée », a-t-il déclaré, ajoutant que ces dernières années, malgré les menaces répétées d'attaque militaire, une telle approche n'a permis de résoudre aucun problème. Les Européens ont également menacé d'invoquer le mécanisme de retour à la normale, mais, à l'instar des menaces militaires, cette mesure s'est avérée inefficace et n'a fait que complexifier et compliquer le processus de négociation.
« Les trois pays européens pensaient pouvoir obtenir des résultats grâce au mécanisme de retour à la normale, mais cet outil s'est avéré inefficace et n'a fait que compliquer la diplomatie. La diplomatie perdurera toujours, mais la forme et les parties impliquées dans les négociations ont changé. Il ne fait aucun doute que le rôle des pays européens dans les négociations à venir a diminué et que leur justification diplomatique pour y participer s'est affaiblie », a souligné Araghchi.
Par ailleurs, le haut diplomate iranien a déclaré que les conditions présentées dans les médias comme les prétendues exigences de l'Iran n'ont jamais été officiellement communiquées à Téhéran. Ces derniers mois, nos discussions ont porté exclusivement sur la question nucléaire, menées directement ou indirectement avec la partie américaine. Lors de ces échanges, nos propositions ont été parfaitement transparentes. Si elles avaient été prises au sérieux et si la marge de manœuvre diplomatique n'avait pas été restreinte, parvenir à une solution négociée et diplomatique n'aurait pas été impossible. Même aujourd'hui, si les parties [opposantes] agissent de bonne foi et prennent en compte leurs intérêts mutuels, la poursuite des négociations est possible. Cependant, les récents développements au Conseil de sécurité de l'ONU ont rendu le processus plus difficile.
Araghchi a indiqué que le ministère des Affaires étrangères poursuivrait ses efforts diplomatiques, car la diplomatie ne saurait être négligée. « Néanmoins, la situation suite à l'attaque militaire et à l'activation du mécanisme de retour à la normale a changé, et les négociations à venir seront certainement différentes des précédentes. »
Évoquant la coopération de l'Iran avec l'AIEA, Araghchi a déclaré que, comme indiqué précédemment, l'Iran avait signé un nouvel accord de coopération technique avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). « Cette étape était nécessaire en raison de l'évolution de la situation et des menaces sécuritaires, notamment les attaques contre les installations nucléaires, car le cadre de coopération précédent ne pouvait plus être maintenu. »
« Après plusieurs cycles de négociations, cet accord a été conclu au Caire. Cependant, l'Accord du Caire n'est plus suffisant dans le nouveau contexte, notamment avec l'activation du mécanisme de retour à la normale, et de nouvelles décisions seront prises », a-t-il annoncé.
« Pour prouver le caractère pacifique de son programme nucléaire et sa bonne volonté, la République islamique d'Iran a épuisé toutes les voies diplomatiques, poursuivi les consultations et la coopération, et présenté des propositions constructives et équilibrées. Les pays occidentaux n'ont désormais plus aucune excuse pour empêcher l'Iran de coopérer ou de dialoguer. Les positions de l'Iran sont pleinement légitimes et raisonnables, et le pays est prêt à rechercher toute solution susceptible de renforcer la confiance. »
Évoquant la guerre imposée par Israël au pays en juin, M. Araghchi a déclaré que plus de 120 pays et la quasi-totalité des organisations internationales avaient condamné l'action israélienne et exprimé leur soutien et leur solidarité avec la République islamique d'Iran. Ce soutien s'explique par la prudence, la rationalité et la sagesse de la République islamique d'Iran en tant qu'acteur responsable des relations internationales, ainsi que par ses efforts constants pour poursuivre les négociations.
« Aujourd'hui, l'Iran a une fois de plus démontré que, tout en préservant ses droits, il reste pleinement disposé à envisager toute solution susceptible de garantir les intérêts mutuels et de renforcer la confiance dans le caractère pacifique de son programme nucléaire », a-t-il conclu.