Cette déclaration a été faite mercredi en réponse aux propos de la haute représentante de l'UE pour la politique étrangère, Kaja Kallas, qui a exhorté mardi l'Iran à engager immédiatement des négociations pour freiner ses activités nucléaires.
Dans un message publié sur X, Araghchi a déclaré mercredi soir que Kallas avait méconnu les principes inscrits dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qui affirme explicitement le droit de tous les États signataires, y compris l'Iran, à développer, rechercher et utiliser la technologie nucléaire à des fins pacifiques.
Il a soutenu que l'appel de l'UE porte atteinte aux droits souverains de l'Iran en vertu du droit international et ne reconnaît pas la complexité des accords nucléaires existants.
Araghchi a également critiqué la position de l'UE en se référant à la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a approuvé le Plan d'action global commun (PAGC) de 2015, communément appelé accord sur le nucléaire iranien.
Araghchi a rejeté toute implication de l'UE et du Royaume-Uni dans de futures négociations, affirmant que leur participation serait inutile et dénuée de sens.
Il a affirmé que la résolution et le cadre du PAGC ont été affaiblis par le retrait de parties clés, notamment des États-Unis en 2018, rendant obsolètes et juridiquement infondés des mécanismes tels que le processus de « snapback » des sanctions, selon Press TV.
L'Iran a intensifié ses revendications nucléaires depuis que les États-Unis se sont retirés unilatéralement du PAGC sous l'administration Trump, réimposant des sanctions sévères. La République islamique a depuis réduit son respect de l'accord, poursuivant ses activités d'enrichissement d'uranium tout en affirmant que son programme est destiné à des fins pacifiques, telles que la production d'énergie et la recherche médicale.
L'UE, aux côtés de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni (collectivement appelés les E3), tente de sauver le JCPOA par la voie diplomatique. Mais Téhéran se plaint depuis longtemps de l'inaction et de la duplicité européennes depuis le retrait unilatéral des États-Unis en 2018.
Araghchi, réitérant la position de longue date de Téhéran, a mis en garde mardi l'Union européenne contre « l'approche destructrice » envers les activités nucléaires iraniennes et le soutien de plusieurs pays européens à l'agression israélienne.
Il a déclaré que de telles actions compliqueraient encore davantage les choses et entraveraient les efforts diplomatiques.
Lors d'un entretien téléphonique avec Kallas, Araghchi a dénoncé ce qu'il a décrit comme la clémence dont font preuve certaines parties face à l'anarchie et aux crimes du régime sioniste.
Il a souligné la responsabilité de tous les gouvernements de condamner l'agression militaire d'Israël et des États-Unis contre l'Iran.
