« La démarche du chef du groupe terroriste Hayat Tahrir al-Sham (HTS), Abou Mohammed al-Jolani, vise à attirer un soutien financier occidental substantiel et la levée des sanctions contre la Syrie », a déclaré Craig Murray, ancien diplomate britannique.
« J'ai demandé si le retrait des forces d'occupation israéliennes de Syrie faisait partie de l'accord et, étonnamment, aucune des deux parties n'a soulevé cette question. Le Royaume-Uni considère qu'il s'agit d'une question bilatérale entre la Syrie et Israël, et al-Jolani ne semble pas accorder la priorité au retrait israélien. »
Selon l'ancien fonctionnaire britannique, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE) et la Direction générale des partenariats internationaux de l'Union européenne ont estimé que le cabinet syrien d'al-Jolani respectait les promesses faites lors de la Conférence des donateurs de l'UE à Bruxelles le 17 mars concernant la formation d'un gouvernement inclusif, incluant notamment les communautés alaouite et chrétienne, ainsi que des femmes ministres.
Cependant, le cabinet « inclusif » d'al-Jolani est composé de 24 ministres, dont 21 sont ses proches collaborateurs et sont désignés pour gérer tous les postes clés, notamment les Finances, l'Intérieur, la Défense et les Affaires étrangères. Trois représentants des minorités sont présents, tous dans des ministères secondaires.
On compte seulement une femme, chrétienne canadienne, ainsi qu'une Kurde, une Alaouite et une Druze.
La conférence a promis 5,5 millions d'euros à la Syrie sous forme de subventions et de prêts, dont la moitié provient de l'UE elle-même.
« Al-Jolani a le soutien du MI6 et des forces spéciales britanniques en Syrie », a estimé Murray, ajoutant que le jeu consiste pour al-Jolani et son régime pro-sioniste, installé avec le soutien occidental, à renforcer ses forces rémunérées jusqu'à ce que vienne le moment d'une nuit des longs couteaux, où les partisans les plus fanatiques d'al-Jolani seront éliminés.