La princesse Basmah bint Saud bin Abdulaziz Al-Saud est détenue dans la prison de sécurité maximale d'Al-Ha'ir, près de la capitale Riyad, depuis son arrestation - le même établissement où la militante des droits des femmes Loujain al-Hathloul était détenue jusqu'à récemment. L'une des filles de Basmah, Souhoud bint Shuja Al-Sharif, est détenue avec elle dans le même établissement.
Le 13 mai, Basmah a été autorisée à passer un bref appel téléphonique à un membre de sa famille en Arabie saoudite, mais la conversation a été interrompue brusquement après seulement quelques minutes, selon plusieurs sources bien informées. Selon une source, elle discutait des dispositions à prendre pour son testament "au cas où il lui arriverait quelque chose", lorsque l'appel a été coupé.
Les autorités saoudiennes ont déclaré l'an dernier aux Nations unies que Mme Basmah était accusée d'avoir tenté de voyager illégalement hors du royaume. Sa fille est accusée d'avoir agressé un agent et d'avoir commis un cybercrime non spécifié. À l'époque, aucune accusation formelle n'avait été portée contre l'une ou l'autre des femmes et il n'est pas clair si cela a changé. L'ambassade saoudienne à Londres n'a pas répondu aux questions posées pour cet article.
Le représentant légal de Basmah, Henri Estramant, a déclaré que sa cliente n'avait pas été autorisée à avoir des contacts réguliers avec sa famille et n'avait pas reçu de conseils juridiques depuis son arrestation.
Les partisans de Basmah ont fait pression sur le gouvernement américain pour qu'il s'intéresse à son cas et ils espèrent que le Département d'État américain choisira de s'impliquer. Sa situation a également attiré l'attention en Europe et a été soulevée, avec d'autres cas similaires, par une délégation du Parlement européen qui s'est rendue en Arabie saoudite début 2020.
Eva Kaili, membre grecque du Parlement européen qui faisait partie de la délégation, a déclaré qu'un ministre du gouvernement saoudien leur a donné des raisons de croire qu'elle pourrait être libérée avant longtemps. "Ils nous ont dit que nous serions positivement surpris", a-t-elle déclaré. "Cela fait un an qu'ils ont dit cela et nous ne l'avons pas été".
Les derniers messages publics de Basmah remontent à avril 2020, lorsqu'une série de tweets a été émise depuis son compte, plaidant pour sa libération. Son récent et bref appel téléphonique intervient alors que des rapports font état d'une nouvelle répression des militants dans le royaume cette année.
D'autres membres de la famille royale ont également été pris pour cible par les autorités saoudiennes. Selon certaines sources, le prince Sultan bin Salman, très en vue, a récemment fait l'objet d'une interdiction de voyager.
Le prince Sultan est devenu célèbre en 1985 lorsqu'il a voyagé à bord de la navette spatiale Discovery, devenant ainsi le premier Arabe dans l'espace. Il est le demi-frère du prince héritier Mohammed bin Salman et le fils du souverain, le roi Salman.
L'ancien prince héritier Mohammed Bin Nayef (MBN) et le prince Ahmed Bin Abdulaziz sont également détenus. Ils ont été arrêtés en mars 2020 et sont détenus dans des lieux inconnus depuis lors, mais n'ont pas encore été inculpés.
Les spéculations se poursuivent sur les raisons de la détention de Basmah, au-delà de ce que les autorités saoudiennes ont affirmé, notamment parce qu'elle a la réputation d'être une fervente partisane des réformes en Arabie saoudite.
Certains ont suggéré que son arrestation - qui a eu lieu alors qu'elle tentait de se rendre en Suisse pour y recevoir un traitement médical - est liée à son amitié avec MBN. D'autres ont suggéré que des personnalités puissantes en Arabie saoudite tentent de la forcer à renoncer à l'héritage de son père, le roi Saoud (qui a régné de 1953 à 1964).
On pense que Basmah souffre d'un certain nombre de problèmes de santé, mais des amis de l'équipe de MBN l'ont dit.
