Date de publication14 Jul 2017 - 12:41
Code d'article : 275109

Accord nucléaire iranien: deux ans après, il décrié à Téhéran

Taghrib (APT)
Signé en grande pompe le 14 juillet 2015, l'accord sur le nucléaire iranien consacrait le triomphe de la diplomatie américaine et de la coopération internationale pour la non-prolifération. Deux ans après, le texte est décrié à Washington et à Téhéran.
Accord nucléaire iranien: deux ans après, il décrié à Téhéran
Entré dans l'histoire sous son acronyme JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action), l'accord de Vienne fut une réussite indéniable pour le président américain d'alors Barack Obama et pour son secrétaire d'Etat John Kerry. Tout autant que pour le président iranien Hassan Rohani et son chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif.

Paraphé aussi par la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, mis en oeuvre depuis le 16 janvier 2016, le JCPOA prévoit un contrôle international de la nature purement civile et pacifique du programme nucléaire de Téhéran en échange d'une levée progressive de sanctions internationales qui ont étranglé l'économie iranienne.

Mais durant sa campagne présidentielle, le milliardaire Donald Trump promet de "déchirer" le "pire" accord que les Etats-Unis aient jamais signé.

Depuis qu'il est président, il n'a toutefois pas mis ses menaces à exécution.

En mai, le républicain a même poursuivi la politique du démocrate Obama de levée des sanctions liées au nucléaire iranien. Son gouvernement a lancé un réexamen de sa position sur le JCPOA et doit décider une nouvelle fois, en principe lundi, de continuer ou non d'alléger les sanctions.

- Coup terrible -
Après la sortie de l'accord de Paris sur le climat, après la remise en cause de l'ouverture vers Cuba, Donald Trump assènerait un coup terrible à l'héritage de son prédécesseur s'il se retirait de facto du JCPOA.

L'homme d'affaires a déjà pris le contre-pied de Barack Obama en resserrant les liens avec l'Arabie saoudite et en appelant à "isoler" le rival iranien. Washington accuse Téhéran d'être une "menace" régionale, qui "déstabilise" directement ou via des groupes "terroristes" la Syrie, l'Irak, le Yémen ou le Liban.

En outre, le Sénat a voté en juin un projet de loi en faveur de nouvelles sanctions contre Téhéran". Le département d'Etat continue aussi de punir Téhéran pour ses missiles balistiques et le considère depuis 1984 comme un "Etat soutenant le terrorisme".

Le JCPOA garde toutefois nombre de partisans à Washington.

De fait, l'autorité onusienne de surveillance, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), avait félicité l'Iran en juin pour le respect de ses engagements.

Mais les Européens s'inquiètent des pressions des Etats-Unis.
"Nous disons aux Américains que le JCPOA n'est pas parfait mais que c'est la meilleure option", prévient un haut responsable européen à Washington. "Perdre le JCPOA serait une erreur", insiste-t-il.

La lettre des généraux met même en garde "contre une posture agressive qui pourrait conduire à une guerre" avec l'Iran, comme cela avait été envisagé dans les années 2000.

A Téhéran, aussi, l'euphorie de juillet 2015 a laissé la place aux désillusions.

Même si le désir d'Iraniens de continuer la position sur l'Occident reste fort - comme le montre la réélection en mai du modéré Rohani - les fruits économiques de l'accord nucléaire tardent à venir.

Le maintien de sanctions américaines effraie les banques et entreprises internationales. Le français Total vient cependant de signer un accord gazier de 4,8 milliards de dollars.

Mais les investissements directs étrangers ont plafonné en 2016 à 3,4 milliards de dollars, très loin des 50 milliards promis par le président Rohani.

 
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