Date de publication14 Feb 2015 - 17:15
Code d'article : 182516

Le bulldozer israélien était menacé !

Agence de presse Taghrib (APT)
Rachel Corrie est coupable. Un militaire israélien conduisant un bulldozer lui est passé et repassé dessus. Elle en est morte. Bien fait pour elle, a dit la «justice» israélienne. Cette militante pacifiste américaine est donc coupable d'avoir été là, d'être venue en témoin de la terrible vie imposée aux Palestiniens. C'est donc Rachel Corrie qui a menacé le bulldozer, elle s'est tuée elle-même.
Le bulldozer israélien était menacé !

Un juge israélien dans la «seule démocratie du Moyen-Orient», selon la propagande routinière des médias occidentaux, a donc décidé que la jeune Américaine méritait bien de mourir. Et que le militaire israélien qui l'a tuée n'était pas responsable de sa mort. Et pour corser le tout, le juge israélien qui a pris cette sentence historique a jugé que l'ONG Mouvement International de Solidarité auquel appartenait Rachel Corrie était un mouvement violent.

Bref, pour rester dans la rhétorique habituelle appliquée aux Palestiniens, Rachel Corrie et son ONG sont des «terroristes». Choquée et indignée, la mère de la jeune militante pacifiste américaine a constaté qu'Israël «dispose d'un système bien huilé pour protéger ses militaires tout cela est mauvais pas seulement pour notre famille, mais c'est aussi un mauvais jour pour les droits de l'homme, pour l'humanité, pour la loi et pour un pays comme Israël».

Le père de Rachel, qui a fait la guerre du Vietnam, constate «qu'au plus haut niveau militaire (israélien) on pense que l'on peut tuer impunément des gens à la frontière». Le dispositif est en effet bien huilé. Les témoignages et les images ne manquent pas sur ce qui est un acte délibéré mais le système judiciaire de la «seule démocratie» dans la région fait partie du dispositif de guerre.

Il n'a donc vu qu'une dangereuse jeune pacifiste - terroriste - menacer gravement la marche tranquille d'un bulldozer. Le Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Richard Falk, a estimé que le jugement était «triste» pour la famille de Rachel et «pour l'Etat de droit».

Il y a vu une «défaite pour la justice» et une «victoire pour l'impunité de l'armée israélienne». Mais Richard Falk, fortement haï par Israël, connaît son sujet et il n'omet pas de noter que la mort de Rachel Corrie tout comme le jugement font partie du cadre général du fonctionnement d'une armée d'occupation. Et surtout d'une armée qui n'a aucun reproche à craindre des pays occidentaux.

Les Etats-Unis d'Amérique ne transigent jamais en général sur le sort réservé a leurs citoyens a l'étranger. Les défendre contre les actes de violence et contre les injustices fait partie des devoirs élémentaires d'une grande puissance. Et les exemples ne manquent pas de réactions énergiques, parfois excessives, du gouvernement américain dans les situations ou des citoyens américains sont en difficulté.

Le verdict, scandaleux, de la justice israélienne n'a suscite aucune réaction de la part de l'administration de Barack Obama. Questionné, un représentant du département d'Etat s'est abstenu de faire de commentaires. La conclusion s'impose : pour l'administration américaine, Rachel Corrie est aussi «coupable» d'avoir été là pour témoigner de l'enfer vécu par les palestiniens sous le joug de la «seule démocratie» de la région. Et puis, Obama est en campagne électorale dans un pays ou le lobby israélien pèse lourdement.

Il ne faut donc pas l'importuner avec les notions de justice et de vérité. Le bulldozer israélien doit toujours avoir raison même si le monde entier l'a bien vu écraser une jeune américaine pacifiste et absolument pas menaçante !

https://taghribnews.com/vdchzinz-23n6md.4ft2.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code