Date de publication23 Dec 2015 - 12:37
Code d'article : 215883

Dans un état critique, les réfugiés ont un avenir incertain en Europe

Agence de presse Taghrib (APT)
L'Europe a dû faire face cette année à la plus grande vague d'immigration de son histoire depuis la Seconde Guerre mondiale. Devant ce défi posé au principe de libre circulation au sein de l'Union européenne, garanti par la Convention de Schengen, certains pays membres se sont vus contraints de réinstaurer des contrôles à leurs frontières.
Dans un état critique, les réfugiés ont un avenir incertain en Europe
Selon l'Organisation internationale pour les migrations, près d'un million de migrants sont arrivés sur les côtes européennes par voie de mer au cours de l'année 2015. Eurostat, l'Office statistique de l'Union européenne, a pour sa part recensé 980.000 demandes d'asile dans l'ensemble des pays membres cette année.

"C'est une crise hors du commun", note dans une interview l'ancien conseiller de la Commission européenne Etienne Reuter. "L'ordre de grandeur (de cette crise) est extrême. L'Union européenne et les pays membres qui la composent sont confrontés à des défis sans précédent".

En septembre dernier, la Commission a mis au point un mécanisme de répartition des réfugiés, en fixant à chaque pays membre un quota du nombre de migrants dont ils doivent s'accommoder. Le quota le plus élevé a été attribué à l'Allemagne, devant la France, l'Espagne, la Pologne et les Pays-Bas.

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens se sont réunis à Bruxelles le 17 décembre pour débattre de cette crise. De sérieuses interrogations demeurent quant à l'évolution de cette situation hors du commun et sur ce que l'avenir réserve à ceux qui font le choix de quitter leur pays pour rejoindre l'Europe.

REACTION DES GOUVERNEMENTS
Même si l'Allemagne est le pays le plus sous pression, tous les pays membres voient leurs politiques migratoires et leurs capacités à traiter les demandes d'asile mises à rude épreuve devant l'afflux massif de personnes.

La Belgique, par exemple, a été confrontée à son plus grand retard de traitement de demandes d'asile depuis quinze ans, avec plus de 1.000 demandes déposées rien qu'au cours des deux premières semaines de décembre.

La situation est devenue suffisamment critique pour que le ministre de l'Asile et des Migrations, Theo Francken, lance une campagne sur les réseaux sociaux demandant aux Afghans et aux Irakiens de ne plus essayer de rejoindre la Belgique, leurs chances d'obtenir l'asile étant très réduites.

Entre temps, le gouvernement britannique a promis d'accueillir seulement 20.000 réfugiés syriens d'ici à 2020. Parmi eux, 1.000 sont déjà parvenus au Royaume-Uni juste à temps pour Noël.

Le cadre légal est dicté par la Convention de Dublin, adoptée en 1990 et amendée en 2003. Pour Etienne Reuter, "accueillir les réfugiés est une obligation légale et morale pour l'Union européenne, mais il faut faire une distinction entre réfugiés politiques et migrants économiques. L'UE doit faire preuve d'unité, de générosité et de solidarité afin d'assurer le respect du droit international".

Cette crise, qui met l'Europe à rude épreuve depuis plus d'un an, ne semble pas près d'arriver à son terme.
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