Date de publication10 Nov 2017 - 17:36
Code d'article : 292905

Arbaïn: des milliers de bénévoles au service de l'imam Hussein

Taghrib (APT)
Aux abords du mausolée de l'imam Hussein dans la ville sainte irakienne de Kerbala, ils sont des milliers à fournir aux pèlerins eau, nourriture ou transport: chaque année, ces bénévoles anonymes ne ménagent aucun effort car, disent-ils, ils sont les "serviteurs d'Hussein".
Arbaïn: des milliers de bénévoles au service de l

 
 
Sur des centaines de kilomètres, en bordure de toutes les routes menant à Kerbala, des tentes ont fleuri tout au long du parcours des millions de pèlerins chiites et d'aures religions qui ont fait cette année le déplacement jusqu'à la ville sainte chiite du sud de l'Irak.

Là, les pèlerins, qui conformément à la tradition viennent à pied parfois sur des centaines de kilomètres, ont pu trouver un verre de thé, une bouteille d'eau, des dattes ou même de revigorants plats longuement mijotés.

"Nous servons l'imam Hussein et c'est notre fierté", assure à l'AFP Mountazer al-Saadi, 25 ans, qui a pris sur son "propre argent" pour fournir "de quoi manger et un endroit où se reposer aux pèlerins" sous la tente qu'il a plantée en bord de route à Lemsayeb, dans la province de Babylone, à mi-chemin entre Bagdad et Kerbala.

- 'Taxi' de bois -

Sous des haut-parleurs crachotant, en chemin ou sous ces tentes, au son de chants religieux et de slogans glorifiant les imams chiites, des pèlerins se frappent la poitrine, certains se flagellent et se couvrent le visage de cendres.

Et une fois aux abords de la ville où est enterré le petit-fils du prophète Mahomet, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade durant la bataille de Kerbala, les marcheurs sont interpellés.

"Approchez, approchez", lance à tue-tête Tahssin Joundi al-Hassan, courte barbe blanche et chapeau sur la tête, qui propose de les transporter sur les derniers kilomètres à bord de sa carriole en bois sur trois roues qu'il pousse à bout de bras.

Tous les ans, dit-il à l'AFP, il ressort son "taxi" de bois "au service de l'imam Hussein et des pèlerins". A leur arrivée, les pèlerins lui glissent dans la main "trois ou quatre mille dinars", soit moins de trois euros. "Certains n'ont pas d'argent et je les transportent quand même, je le fais pour Dieu", assure-t-il.

Pour beaucoup, ce sont des personnes âgées, fatiguées par la marche, renchérit son collègue Ahmed Rahim, qui dit effectuer entre "quatre et cinq fois par jour le trajet" de plusieurs kilomètres à la force de ses bras.

Parmi les "serviteurs de l'imam Hussein" figurent de très nombreux Iraniens, la deuxième nationalité représentée lors de ce pèlerinage, derrière les Irakiens.

Pour commémorer l'Arbaïn, qui signifie quarante en arabe et marque la fin des 40 jours de deuil de la martyre de l'imam Hussein, cette année près de deux millions et demi de pèlerins sont venus de la République islamique voisine.

- Massage et couture -

Behrouz Mahdavi a ramené avec lui d'Iran une immense tente de six mètres de long, sous laquelle il offre de masser les jambes endolories des marcheurs.

"C'est un bonheur pour nous de soulager la douleur des pèlerins de l'imam Hussein", affirme à l'AFP, dans un arabe encore laborieux, ce jeune Iranien qui dit masser chaque jour une trentaine de personnes.

A côté, on se bouscule à l'entrée de la tente d'un autre Iranien qui, lui, propose ses services de couturier. Sous des tentures noires, les pèlerins présentent leurs habits noirs de deuil et autres keffieh et foulards verts et blancs aux couleurs de l'islam, usés par des jours de marche sur des routes parfois abîmées et poussiéreuses.

Oum Anmar, elle, est prête à attendre le temps qu'il faudra pour remettre ses habits en état avant d'aller se recueillir au mausolée au dôme doré où reposent l'imam Hussein et son frère Abbas.

"Nous voulons rencontre notre seigneur Hussein dans nos plus beaux habits", assure-t-elle.
https://taghribnews.com/vdcbg5b5srhb99p.kiur.html
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