Israël tente d'"influencer" la CPI pour protéger ses forces contre les décisions sur les crimes de guerre
Dans une décision majeure le mois dernier, une chambre préliminaire de la CPI a déterminé que le tribunal de La Haye était compétent pour enquêter sur les atrocités commises par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée, dans la bande de Gaza assiégée et à Jérusalem-Est al-Qods depuis 1967.
Dans une interview à Reuters mardi, Benny Gantz, le ministre des affaires militaires du régime israélien, a qualifié cette décision de "développement négatif" et a déclaré : "Nous avons nos propres équipes qui travaillent dans différents endroits pour essayer d'influencer la CPI".
Gantz était le chef d'état-major de l'armée israélienne lors d'une guerre en 2014 entre le régime et le mouvement de résistance palestinien du Hamas à Gaza.
La CPI a indiqué que ce conflit était un problème potentiel à sonder.
Interrogé par Reuters sur le nombre d'Israéliens, y compris lui-même, qui pourraient être arrêtés si l'enquête menait à des poursuites pénales, Gantz a répondu : "Plusieurs centaines, je suppose, mais nous nous occuperons de tout le monde".
Le ministre israélien des affaires militaires a ajouté que Tel-Aviv fournirait une assistance juridique à tous les Israéliens impliqués et leur donnerait des avertissements légaux concernant les voyages si nécessaire.
Le verdict de la CPI a été condamné par Israël mais salué par les Palestiniens et les organisations internationales de défense des droits, ouvrant la voie à l'ouverture d'une enquête sur les crimes de guerre dans les territoires occupés, malgré les objections du régime de Tel-Aviv.
Michael Lynk, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens, a salué cette décision et a déclaré que le jugement "ouvre la porte" à la justice en Palestine.
Israël a occupé Jérusalem-Est al-Qods, la Cisjordanie et la bande de Gaza - des territoires que les Palestiniens veulent pour leur futur État - pendant la guerre israélo-arabe de six jours en 1967. Il a ensuite dû se retirer de la bande de Gaza.
Depuis lors, environ 700 000 Israéliens vivent dans plus de 230 colonies illégales construites en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. La communauté internationale considère ces colonies comme illégales au regard du droit international mais n'a pas fait grand-chose pour faire pression sur le régime israélien afin qu'il gèle ou inverse ses politiques.