Le Premier ministre désigné libanais démissionne en pleine tourmente politique

Dans un discours télévisé samedi, Adib a déclaré qu'il se retirait de "la tâche de former le gouvernement" suite à une réunion avec le président libanais Michel Aoun.

Il a également souligné que le type de cabinet qu'il souhaitait mettre en place "était voué à l'échec" et qu'il tenait à protéger l'unité nationale.

"Je m'excuse auprès du peuple libanais", a-t-il ajouté.

Cette annonce est intervenue près d'un mois après la nomination par le président d'Adib, ancien ambassadeur du Liban à Berlin, pour former un nouveau gouvernement.

Le Liban est actuellement enlisé dans la pire crise économique et financière de son histoire moderne.

Il attend une nouvelle administration depuis que le Premier ministre sortant Hassan Diab a démissionné le 10 août, quelques jours après qu'une puissante explosion dans la capitale ait fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et causé des pertes se chiffrant en milliards de dollars.

L'explosion a eu lieu dans des entrepôts portuaires de Beyrouth où sont stockées des matières hautement explosives, en particulier du nitrate d'ammonium, couramment utilisé dans les engrais et les bombes.

L'explosion - l'une des plus grandes explosions non nucléaires que le monde ait jamais connues - a aplati une grande partie du port stratégique et a laissé des bâtiments en ruine.

Après l'explosion, les États-Unis et les pays européens ont fait pression sur les responsables libanais pour qu'ils forment un gouvernement qui garantisse les intérêts de l'Occident.

Le 8 septembre, les États-Unis ont imposé des sanctions à deux anciens ministres du gouvernement libanais pour leur soutien au Hezbollah, qui avait promis d'isoler le mouvement de résistance.

Le président français Emmanuel Macron a effectué deux visites au Liban, où il a appelé à un "nouveau pacte politique" entre les factions politiques libanaises et a déclaré qu'il avait proposé aux autorités une feuille de route pour débloquer des milliards de dollars de fonds provenant de la communauté internationale.

Lors d'une réunion avec Aoun, Macron a menacé les dirigeants libanais de sanctions s'ils ne se soumettaient pas aux réformes et à un "changement politique", a rapporté la chaîne d'information télévisée libanaise arabophone al-Mayadeen.