Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a assuré que la résistance n’a pas renoncé à venger le martyre de son combattant Ali Mohsen, qui a succombé lors d’un raid israélien depuis trois semaines dans l’entourage de l’aéroport de Damas.
« Elles (Les forces israéliennes) se sont depuis mobilisées tout au long de la frontière avec le Liban et le Golan syrien… Nous attendons le moment propice pour riposter », a-t-il fait savoir lors de son discours prononcé ce vendredi, à l’occasion de la commémoration de la victoire du Liban dans la guerre de 2006.
Se penchant sur la situation politique interne libanaise, il a rejeté les appels en faveur d’un gouvernement neutre les qualifiant de perte de temps.
« Il n’y a pas de gens neutres au Liban, la neutralité n’existe pas au Liban », a-t-il souligné, estimant que les Etats-Unis et les occidentaux réclament des gouvernements neutres lorsque les gouvernements issus de la volonté des peuples ne leur conviennent pas et ne servent pas leurs intérêts. « C’est une arnaque », a-t-il taxé cette demande, faite par des acteurs internationaux.
Il a affirmé que seul « un gouvernement d’union nationale » jouissant d’une représentativité des différents protagonistes libanais peut être admis au Liban.
Remerciant le gouvernement de Hassane Diab qui « a accepté de diriger le gouvernement dans les moments les plus difficiles que traverse le Liban », il a fait part qu’il comprenait la décision de démission qu’il a prise après l’explosion du port de Beyrouth.
Selon lui, le pays a traversé au lendemain de cette tragédie une phase d’une grande gravité, « lorsque certains protagonistes libanais ont exploité la tragédie pour renverser le chef de l’Etat Michel Aoun, le parlement par des démissions des certains blocs et le gouvernement ».
Il a accusé ces acteurs d’avoir voulu entrainer le Liban vers la guerre civile, sans aucun scrupule, « profitant des malheurs des gens ».
S’exprimant sur l’annonce par l’administration américaine d’un accord de paix entre les Emirats arabes unis et l’entité sioniste, tout en admettant que la démarche était prévue, compte tenu des initiatives de normalisation qui l’avaient précédée, le numéro un du Hezbollah a assuré qu’elle devrait « mettre en colère l’opinion publique sans toutefois l’attrister ».
« Selon le saint Coran, lorsque le front de la Vérité s’approche de la victoire il se débarrasse des hypocrites qui entravent son avancée », a-t-il expliqué.
S’agissant de l’enquête sur l’explosion du port, sayed Nasrallah a nié que le Hezbollah ait sa propre version des faits.
« C’est l’Etat libanais qui devrait la procurer à travers l’enquête qu’il mène », a-t-il indiqué, tout en assurant que la tragédie peut aussi bien être un incident accidentel du à la négligence et à la corruption internes qu’à un acte de sabotage dans lequel Israël serait impliqué
« Au cas où le FBI participe aux investigations, au cas où l’enquête est internationalisée, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Israël soit accusé. Nous n’avons pas confiance dans l’enquête internationale comme certains acteurs libanais disent ne pas avoir confiance en l’enquête locale », a-t-il signifié.
« Au cas où il s’avère qu’Israël est impliqué dans l’explosion, tout le Liban devrait avoir son mot à dire… Nous en tant que Hezbollah, nous ne le laisserons pas passer un tel crime. Notre riposte sera à sa hauteur », a-t-il mis en garde.
