Date de publication31 May 2020 - 15:21
Code d'article : 464397

Les Américains ne peuvent plus imposer leurs règles aux Iraniens

Taghrib (APT)
Il est peut-être tôt pour déclarer que les USA éviteraient le clash aux Caraïbes, mais au moins ils n'ont pas osé porter atteinte aux 4 des 5 pétroliers iraniens qui sont parvenus à leur destination en toute sécurité, sous haute escorte militaire d'une armée vénézuélienne, qui à l'occasion, a exposé à la fois ses capacités aériennes que ses potentiels navals. En effet, l'armée vénézuélienne a escorté chaque pétrolier iranien arrivant à la zone économique exclusive du pays, tout en publiant des photos des avions mais aussi des navires escortant l'expédition de navires citernes iranienne.
Les Américains ne peuvent plus imposer leurs règles aux Iraniens
Ce qui n'a pas empêche les Américains d'annoncer vendredi le déploiement d'une brigade appartenant à la Force d'assistance à la sécurité de l'armée américaine (SFAB), selon un communiqué conjoint publié par l'ambassade des États-Unis et le ministère de la Défense nationale du pays d'Amérique du Sud. Selon le texte, « Le contingent effectuera une mission pour collaborer avec les forces de sécurité colombiennes dans la lutte contre le trafic de drogue mais le document ne précise pas la date d'arrivée exacte ni le nombre total de membres du groupe.

 Personne ne doute que cette situation se développe dans le cadre de la stratégie d'agression militaire de l’administration de Trump contre le Venezuela, et que le gouvernement colombien est placé comme tête de pont de la stratégie déstabilisatrice US contre le Venezuela. mais le fait que les USA se gardent bien un mois après le méga défaite que fut leur première incursion navale contre les cotes vénézuéliennes, d'expliquer davantage la nature de la mission de SFAB, c'est déjà le signe d'un certain recule. Ce déploiement par les États-Unis intervient en effet juste un mois après l'échec de l’incursion de la CIA par Silvercorp USA interposés, qui a fini en queue de poisson, s'étant soldée par l'arrestation de dizaines d'agents US dont deux ex-Bérets verts.

L'arrivée des pétroliers iraniens aux Caraïbes aura été d'ailleurs la meilleure occasion de venger cette déculottée. Surtout que l'acte iranien a relevé d'un très clair défi à l'adresse de Washington, encore pire que la destruction de Global Hawk en juin 2019 ou la frappe au missile contre la base US à Ain al Asad. Ce défi l'Iran l'a lancé contre la soi disant "domination US" sur les voies maritimes, elle même à l’origine d'un bon nombre de conflits dans la région.  

L’Iran a donné l'ordre à ses cinq pétroliers de ne pas contourner la Corne de l’Afrique, mais plutôt passer par le golfe d’Aden (via le détroit de Bab al-Mandeb), le canal de Suez et Gibraltar pour atteindre l’océan Atlantique, soit en plein pré carré US. Il s'agissait d'un trajet méticuleusement choisi qui permettait à la fois de raccourcir la distance et de connaître les intentions de la marine américaine. Certaines sources affirment meme que les alliés de l'Iran au sein de l'axe de la Résistance se tenaient parfaitement prêts pour riposter dans chaque étape de ce périple à tout éventuel agissement US. Ce fut par ce geste que l'Iran a imposé une nouvelle règle d'engagement à cette différence près que la portée a touché cette fois un pays qui ne faisait partie, au moins jusqu'ici de l'axe de la Résistance.

Les pétroliers transportent plus de 10 millions de barils de pétrole, mais aussi de l’alkylat et des pièces de rechange pour commencer à réparer l’une des huit raffineries « hors service » du Venezuela pour que le pays se remette sur les rails en termes énergétiques. Ni la Russie ni la Chine n'ont répondu à cet appel vénézuélien par crainte que cela aide  Trump à ouvrir un nouveau front de guerre anti Russie et anti Chine. Mais l'Iran l'a fait étant parfaitement conscient de l'énormité de l'enjeu. 

« S’ils (les Américains) entravent le commerce légitime entre les deux pays indépendants, ils en subiront les conséquences », a d'ailleurs  précisé le président Rohani en soulignant que « Si nos pétroliers dans les Caraïbes ou partout dans le monde sont confrontés à des problèmes causés par les Américains, ils [les États-Unis] seront également en difficulté ». Or ces difficultés iront cette fois bien plus loin qu'une superbe attaque au missile mettant en cause le mode meme de guerre américain. Comment?

Certains analystes  pensent même que les États-Unis ne sont pas en état de faire la moindre guerre, aussi petite soit-elle. Ils disent  que les Américains sont mêmes si pleinement engagés dans une guerre de l’information et une guerre économique à large spectre pour tenter d’étrangler économiquement la Russie et la Chine, que la chose militaire leur est impossible. Soit. Mais le précédent que l'Iran vient de créer sur le chemin de sa confrontation avec l'impérialisme Us constitue un piège infiniment plus subtile : les États-Unis poursuivent allègrement leur route actuelle qui les conduit à une confrontation simultanée avec non pas un, ni même deux, pays, mais avec une liste de pays qui semble s’allonger chaque jour un peu plus.  Ainsi, s’il est vrai que, dans ce cas, Trump semble avoir annulé deux guerres l'une contre le Venezuela l'autre contre l'Iran, il n'est pas à écarter qu’il n’en commence une bientôt, ne serait-ce que pour détourner la responsabilité de sa mauvaise gestion totale de la crise Covid-19 ou de ces débuts de guerre civile aux USA. Mais si cela devait arriver, ce sera alors l'axe de la Résistance et ses alliés répartis à travers le monde auquel l'Amérique devra faire face. C'est une stratégie de tisserand dont seul l'Iran a le secret.
https://taghribnews.com/vdchwknkq23n-xd.4ft2.html
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