Et à Maarib, tout comme plus tôt cette semaine à Riyad ou encore dans le sud saoudien, ce sont des missiles de la Résistance qui tonne. Selon le site al-Khabar al-yemeni, une dernière frappe au missile d'Ansarallah a provoqué des dizaines de morts dans les rangs des officiers saoudiens et leurs mercenaires. A la pluie de bombes larguées par l'aviation de la "coalition", a donc répondu des tirs de missiles de précision d'Ansarallah. "Le 3 avril, les vols d'hélicoptères saoudiens vers la base de Tadawin, à Maarib, ne cessaient pas pour en évacuer les corps des officiers et des soldats », dit l'info qui affirme que les blessés de cette attaque au missile ont été transférés à al-Wadia, poste-frontière entre le Yémen et l'Arabie saoudite. Il s'agit de plus de 80 officiers et soldats saoudiens et leurs mercenaires qui ont été tués ou blessés dans cette attaque dont l'objectif était de faciliter la progression vers la raffinerie de Sirwah : « Les combattants de la Résistance yéménite ont contré les militaires saoudiens et leurs mercenaires qui tentaient de faire une percée dans les hauteurs de Kofel dans la ville de Sirwah à Maarib, percée qui visait à éviter la chute de la principale raffinerie de cette région. En effet si les raffineries de Maarib tombent, ce n'est pas seulement Aramco mais les pétroliers US/british qui en pâtiront.
Au fait, cela fait un bon bout de temps qu'Ansarallah a commencé à taper sur les nerfs pétroliers de Riyad, plus précisément depuis le septembre 2019 où une vingtaine de missiles et de drones ont pris pour cible les raffineries de l'est saoudien et ce, sans que les Patriot US puissent lever le petit doigt. Cette apathie a également été constatée chaque fois que la Résistance yéménite s'en est pris aux aéroports, aux bases militaires et aux sites sensibles saoudiens. Comme si les radars de la DCA saoudienne ne parvenaient pas à fonctionner et à alerter, Riyad ne réalisant pas le coup qu'une fois que les missiles explosaient. Pire, les sites pétro-gaziers saoudiens se trouvent aussi protégés par les avions AWACS, connectés à la DCA saoudienne, mais ces avions non plus n'ont pas non plus à même d'alerter les radars de cette DCA qui n'ont rien vu venir. Cette cécité technologique des Patriot, si trompeusement représentés comme les meilleurs DCA du monde, ont même poussé par intermittence Riyad à activer ses F-15 pour chasser drones et missile ennemis. Sans grand succès. Le dernier échec des Patriot remonte au 29 mars quand le PAC3 a lamentablement raté les deux missiles Zulfagar au-dessus de la capitale saoudienne.
Tous ces déboires, littéralement mortels pour le marché de l'industrie militaire US ont fini par pousser l'armurier et concepteur de Patriot, Raytheon à annoncer au mois de mars 2020 la sortie à l'horizon 2022 d'un nouveau système LTAMDS ou Lower Tier Air and Missile Defense Sensor. C'est là un aveu d'échec, le plus spectaculaire qui soit sur fond d'une confiance de la clientèle complètement altérée. En septembre 2019, le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, choqué par la méga arnaque qu'est le système Patriot, est allé frapper à la porte de la Corée du Sud pour demander de l’aide à renforcer son système de défense antiaérienne. La réponse n'est pas venue vu que Séoul ne peut agir par crainte d'une réaction US. Mais LTAMDS de Raytheon saura-t-elle inverser la donne en faveur d'un Riyad dont le secteur pétrolier est si dangereusement exposé? Rien n'est moins sûr : Ansarallah serait sur le point d'étendre très rapidement ses capacités balistiques mais aussi ses capacités de guerre électronique et il est presque à parier qu'il ne laissera pas Raytheon le devancer.