La Turquie a convoqué vendredi l'ambassadeur américain à Ankara, David Stratfield, au sujet d’une loi ratifiée par les législateurs américains au Sénat reconnaissant le «génocide arménien par l’Empire ottoman».
Jeudi 12 décembre, la loi a été adoptée à l'unanimité par le Sénat américain, dans un geste historique qui a enragé la Turquie et porté un coup aux liens déjà fragiles entre les alliés de l'OTAN.
Auparavant, la Maison Blanche s'était opposée à la résolution et avait fait valoir qu'une telle loi pourrait nuire au processus des pourparlers entre Washington et Ankara.
Ankara a cependant condamné cette décision et a déclaré qu'elle était nulle et non avenue, accusant les législateurs américains de politiser l'histoire.
« Le comportement de certains membres du Congrès américain nuit aux relations turco-américaines, a d’ailleurs mis en garde Ankara jeudi soir. La résolution américaine qui est passée aujourd’hui au Sénat met en péril l’avenir de nos relations bilatérales. »
La loi en question a été entérinée quelques jours seulement après que le comité des affaires étrangères du Sénat a approuvé le plan de sanctions sous prétexte d'acheter le système de défense anti-missile S-400 à la Russie.
Les relations américano-turques se sont tendues ces derniers mois après une série de litiges, et le président américain, Donald Trump, a même menacé de « détruire » l'économie de la Turquie.
Les États-Unis ont également exclu la contribution de la Turquie dans la production conjointe de chasseurs F-35, en évitant par ailleurs de lui livrer les chasseurs vendus. Ces derniers jours, certains médias ont annoncé qu'Ankara se penchait sur l’expulsion des troupes américaines de la base militaire d'Incirlik.