Date de publication7 Dec 2019 - 16:21
Code d'article : 444473

Le ciel syrien dans les mains des Russes et Iraniens

Taghrib (APT)
Si le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz se précipite à Lisbonne pour s'entretenir avec Sergueï Lavrov ou encore si Netanyahu appelle en personne le président Poutine pour l'inviter à Tel-Aviv, c'est qu'il y a quelque chose qui va diablement mal. Le vendredi 6 décembre, une première attaque commando a eu lieu contre un campement américano-israélien à Deir ez-Zor, soit à quelques kilomètres d'Abou Kamal, cette localité ultra-stratégique qui unit le territoire syrien à celui de l'Irak et qui se trouve, via le point de passage, au cœur même de l'autoroute Iran-Irak-Syrie-Méditerranée.
Le ciel syrien dans les mains des Russes et Iraniens
Mis à part cette attaque qui ressemble en tout point à un premier avertissement aux forces d'occupation américaines dont un peu moins d'un millier compte rester à Deir ez Zor pour veiller au bon déroulement de la contrebande du pétrole syrien, l'État syrien a annoncé ce vendredi une dispensation des tarifs douaniers pour tout convoi de marchandises qui viserait à franchir via Qaïm-Abou Kamal les frontières pour se rendre en Syrie. Toutes ces évolutions interviennent quelques jours après des informations sur une nouvelle frappe contre les positions de la Résistance à Abou Kamal : en bon porte-voix d’Israël, la chaîne saoudienne al-Arabiya se réjouissait le 4 décembre du fait qu'un « entrepôt d’armes » appartenant aux forces pro-iraniennes avait été touché par une frappe aérienne, frappe comme toujours non revendiquée, mais qui s'attribue à Israël.

Entre ce raid et l'attaque contre la base américaine à Deir ez-Zor, il n'y a eu que quelques heures d'intervalle. Pour un régime israélien qui a fait de la présence iranienne le prétexte d'une interminable politique d'agression contre la Syrie, cette attaque antiaméricaine n'augure rien de bon. Car qu'il le veuille ou pas, l'autoroute stratégique Irak-Syrie par où le pétrole irakien, voire iranien, devrait transiter vers la Méditerranée se rétablira intégralement. D'où une autre significative coïncidence : à quelques kilomètres de Deir ez-Zor soit en Irak, une base aérienne occupée par les militaires US, située à Balad, a été prise pour cible de tirs de roquettes. Tirs qui n'ont certes pas fait de mal, mais qui le pourraient, si les États-Unis continuent à se comporter comme ils le font à la fois en Irak et en Syrie. Rappelons que quelques jours auparavant, une importante flopée de missiles avaient visé l’aérodrome de la base Aïn al-Asad qui abrite à l'ouest d'al-Anbar plus de 7 000 soldats américains. Le pentagone s'est refusé à tout commentaire et son silence en dit long sur les craintes qui devraient régner dans le camp USA/Israël. Surtout qu'à al-Anbar et en dépit de plus de deux mois de tentatives de déstabilisation, des Hachd mènent puissamment une puissante offensive anti-Daech et consolident les frontières syro-irakiennes en prévision des tentatives d'infiltrations pilotées depuis la base US à al-Tanf.

Bref, la stratégie de la Résistance consiste à ce stade à répondre du tac au tac, à faire comprendre qu'il est grand temps que l'Amérique lâche prise et que son poulain israélien se ressaisisse : des informations diffusées par les sources russes font état d'ailleurs d'une réactivation des mesures de riposte anti-Israël en Syrie. Damas aurait fait ainsi acquisition des batteries de missiles Bavar 373 de fabrication iranienne déployées sur la base ultra-stratégique T4. C'est le S-300 iranien, en mieux, qui conjugué au HQ-9 chinois, bientôt sur place, et aux Pantsir russes largement déployés au Nord-est, qui fera la fête aux F-16, F-35 et autres chasseurs américains et israéliens.

Le site spécialisé russe, Avia.pro, dit que les batteries de missiles antimissiles Bavar 373 « ont été repérées sur la base aérienne T4, où des avions militaires russes sont également présents, ce qui met automatiquement fin à toute potentielle attaque israélienne contre ces systèmes car toute frappe israélienne pourrait forcer la Russie à activer ses propres systèmes de défense aérienne, y compris le S-400, contre l'aviation israélienne.

En clair, l'Iran, la Russie et la Chine qui viennent d'annoncer la date de leurs premières manœuvres conjointes en mer, placent une chape antimissile sur la Syrie propre à défier l'Amérique et Israël. Pour le reste, ce sans précédent déploiement conjugué prouve une chose : plus de 7 ans de frappes aériennes israéliennes n'ont servi à strictement rien, l'axe de la Résistance consolidant chaque jour davantage sa présence au Levant, et ce, en coordination avec Damas et ses partenaires russes et chinois. Les Israéliens auront de quoi se plaindre à lors de la prochaine visite de Poutine à Tel-Aviv.  

 
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