Date de publication3 Nov 2019 - 12:23
Code d'article : 441661

L'Arabie saoudite veut sortir de la crise de son guerre contre le Yémen

Taghrib (APT)
Parallèlement aux progrès réalisés sur le terrain par Ansarallah, certaines sources font état de négociations secrètes entre ce mouvement yéménite et l’Arabie saoudite.
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Des pourparlers secrets sont en cours en vue de rouvrir l’aéroport international de Sanaa, c’est peut-être pour cette même raison que le président démissionnaire yéménite Mansour Hadi est absent.

Alors que l’Arabie saoudite poursuit depuis des semaines des négociations politiques et militaires indirectes avec Ansarallah, les forces de l’armée et des Comités populaires yéménites repoussent perpétuellement les tentatives des forces saoudiennes, soutenues par les mercenaires soudanais et d’autres forces pro-Hadi, sur les fronts de Jizan.

Mais les tensions militaires constantes éclatées depuis une semaine ne ferment pas la porte aux négociations en cours entre de hauts commandants militaires saoudiens et yéménites. Pas plus en ce qui concerne, les activités diplomatiques de la délégation négociatrice de Sanaa, dans la capitale omanaise, ni la visite de l’émissaire spécial de l’ONU à Sanaa, après des entretiens à Riyad avec Khaled Salman, vice-ministre saoudien de la Défense.

Al-Akhbar écrit que « tout cela montre que l’Arabie saoudite, après l’échec de son offensive contre le Yémen, cherche à trouver une issue au bourbier dans lequel elle s’engouffre de jour en jour ».

Mais cette fois, les chances de pourparlers directs entre l’Arabie saoudite et le Yémen, sans la présence du gouvernement démissionnaire de Mansour Hadi, sont plus susceptibles de changer le cours de la crise. L’acceptation de la demande du président du Conseil politique suprême du Yémen, Mehdi al-Mashat, de mettre un terme aux tirs de missile et aux frappes aériennes des Saoudiens vient à l’appui de ce fait, a souligné le journal libanais.

Les négociations en cours entre les deux parties sont encore fragiles, mais elles ont entraîné une baisse considérable des frappes aériennes de Riyad sur les provinces yéménites et elles ont eu un rôle important dans la libération des navires de pétrole, arrêtés par la « coalition » saoudo-émiratie. Les discussions ont également soulevé la question de la réouverture de l’aéroport international de Sanaa.

Lors de son récent déplacement à Sanaa, l’envoyé spécial de l’ONU a énuméré des indicateurs positifs susceptibles de conduire à des progrès significatifs dans le sens d’une solution politique à la crise du Yémen. D’après un rapport des sources proches d’Ansarallah, lors d’une rencontre avec le leader d’Ansarallah, Martin Griffiths aurait proposé une trêve provisoire qu’al-Houthi n’aurait pas acceptée, tout en insistant sur un arrêt total de la guerre.

À cet égard, la délégation de Sanaa qui a eu une brève réunion avec les ambassadeurs des pays « protecteurs de la paix » avant celle de samedi à Téhéran avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a souligné la nécessité de mettre fin à l’agression et à briser le siège du Yémen en lançant un dialogue politique global dans une ambiance aussi calme que possible.

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a déclaré lundi que la situation dans le sud du Yémen avait montré des « signaux positifs » pour la première fois depuis des mois.

Selon des sources liées à Ansarallah, des pourparlers secrets sont actuellement en cours pour rouvrir l’aéroport de Sanaa, ce qui devrait aboutir à un résultat concret en principe. C’est probablement la raison pour laquelle, Mansour Hadi n’est pas présent dans ces discussions. Plus tôt cette semaine, il a publié un communiqué depuis l’ambassade du Yémen à Washington prétendant que l’aéroport était hors service et utilisé à des fins militaires.

En réponse à ces allégations, le ministre des Affaires étrangères du gouvernement du Salut national, Hisham Sharaf, a souligné que l’objectif de Hadi était de garder fermé cet aéroport. Sharaf a également noté que la réouverture de l’aéroport de Sanaa était d’ordre exclusivement « humanitaire » et qu’elle n’avait rien à voir avec les acquis politiques ou militaires d’une partie ou de l’autre.

Hisham Sharaf a également noté que les normes de sécurité à l’aéroport de Sanaa étaient conformes à celles de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale).

Jamal Amer, membre de la délégation négociatrice de Sanaa, a souligné que, depuis le mois d’octobre, les discussions entre les autorités militaires de Riyad et de Sanaa se déroulaient par liaison vidéo. Il a également souligné que l’Arabie saoudite insistait pour ne pas divulguer les scènes de l’opération « Nasr Min Allah » et qu’un haut responsable de l’armée saoudienne avait même contacté à deux reprises et en vain des responsables d’Ansarallah à ce sujet. Il a ajouté que la priorité de l’Arabie Saoudite était de redorer son blason sur un plan militaire.

Concernant l’intensification des affrontements sur les zones frontalières de Jizan, Amer a déclaré que le mouvement Ansarallah continuait de faire avancer le processus de dialogue parallèlement aux efforts censés porter atteinte à la stratégie de l’Arabie saoudite consistant à intensifier les conflits dans les zones frontalières.  

Selon Ameri, Sanaa n’a pas encore annoncé cette opération bien qu’elle soit documentée. Dans le même temps, la partie saoudienne insiste sur l’achèvement du processus de négociation dont le succès exige que Ben Salmane calcule les avantages et les pertes des Saoudiens pendant la guerre au Yémen qui dure depuis cinq ans et qu’il abandonne cette idée qu’un miracle pourrait se produire et changer les rapports de force en faveur de l’Arabie saoudite.
https://taghribnews.com/vdcg3q9tqak9t34.,pra.html
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