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Le gouvernement syrtien cherche à garder l'intégration de la Syrie

Taghrib (APT)

20 Oct 2019 - 9:38

La conclusion d’un accord politique et militaire entre Washington et Ankara sur la sécurité de l’est de l’Euphrate en Syrie, intervient alors que le gouvernement de Damas rejette non seulement le contenu de cet accord mais l’idée même de la tenue de négociations entre deux États agresseurs sur des affaires qui relèvent de la souveraineté nationale syrienne.


Les propos de James Jeffery sont significatifs

Après la conclusion d’un accord entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le vice-président des États-Unis, Mike Pence, le président américain Donald Trump a envoyé son émissaire spécial pour la Syrie, James Jeffrey en Palestine occupée pour qu’il s’entretienne à ce sujet avec les autorités du régime israélien. À bord de l’avion qui le transportait à Tel-Aviv, James Jeffrey a parlé aux journalistes de trois points importants :

1-Les Kurdes des YPG (Unités de protection du peuple) avaient l’intention de rester sur place dans les régions attaquées par l’armée turque, mais « après avoir examiné la situation, nous avons conclu que les Kurdes n'avaient pas la force nécessaire pour mener à bien la guerre, et nous avons préféré d’agir immédiatement, » a déclaré James Jeffrey.

2-James Jeffrey prétend que si les États-Unis n’étaient pas intervenus « à temps » pour conclure cet accord avec Ankara, la Turquie aurait envahi militairement toutes ces régions.

3-« Pendant toutes les heures et les minutes de nos pourparlers avec Erdogan et les membres de son équipe, nous étions en contact avec les chefs des Forces démocratiques syriennes (FDS) », a ajouté l’émissaire spécial du président Trump pour la Syrie.


Les propos de James Jeffrey laisseraient croire que Washington s’inquiète vivement de perdre toute son influence sur l’échiquier syrien face à un adversaire puissant qu’est la Russie. Cela explique d’ailleurs la visite de Mike Pence à Ankara pour que la Maison-Blanche puisse maîtriser davantage la situation.

Cependant, les analystes admettent que même après ces dernières initiatives américaines, la Russie occupe une place beaucoup plus importante en Syrie, d’où la nécessité pour la Turquie de faire les coordinations nécessaires avec Moscou.

Les analystes soulignent deux différences importantes qui existent entre les positions respectives de Washington et de Moscou par rapport aux événements de la Syrie :

1) Contrairement aux États-Unis, la Russie est intervenue en Syrie à la demande du gouvernement de Damas. En effet, c’est le président syrien, Bachar al-Assad qui a demandé en personne l’intervention de Moscou pour soutenir les efforts des Syriens pour défendre la sécurité nationale et la souveraineté du pays.

2) Les États-Unis n’ont pas un véritable allié puissant dans la région, alors que la Russie bénéficie du soutien d’un acteur régional puissant, c’est-à-dire la République islamique d’Iran.

En outre, avec Moscou et Téhéran, la Turquie a participé aux importantes initiatives régionales de paix à Astana et à Sotchi. La formation d’une commission chargée d’élaborer la nouvelle Constitution syrienne est le fruit de ces initiatives tripartites.

Cela dit, la Turquie semble être plus en accord avec la Russie et l’Iran qu’avec les États-Unis de Donald Trump.

Après la conclusion d’un accord entre Erdogan et Trump, la presse turque prétend que le gouvernement turc a réussi à convaincre Trump d’accepter le plan d’Ankara pour le nord de la Syrie, et que le président Erdogan devrait obtenir le feu vert du président russe Vladimir Poutine. Les deux présidents se rencontreront ce mardi pour s’entretenir surtout de ce qui se passe actuellement dans le Nord syrien.

La presse turque estime que l’accord conclu entre Erdogan et Trump ne correspond pas aux besoins à long terme du président turc. Cet accord aurait deux principaux inconvénients, selon les médias turcs :

1) La Syrie rejette complètement le contenu de cet accord et l’idée même de la tenue de négociations entre deux États agresseurs sur des affaires qui relèvent de la souveraineté nationale.

2) La Turquie et les États-Unis n’ont pas le même point de vue en ce qui concerne l’étendue et les frontières à tracer pour une « zone sécurisée » dans le nord de la Syrie.

Les Américains exigent que l’armée turque et leurs supplétifs terroristes se contentent des zones qu’ils ont envahies jusqu’à présent. Or, Erdogan veut occuper un très vaste secteur long de 444 kilomètres et large de 32 kilomètres à l’intérieur du territoire syrien, jusqu’à la frontière syro-irakienne.

Dans le nord-est de la Syrie, là où Erdogan souhaite occuper une grande partie du territoire syrien, les villes de Qamichli, Amouda et al-Malikiyah ainsi que plusieurs autres localités stratégiques se trouvent sous le contrôle de l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe.

Les observateurs estiment que si Erdogan continue son agression militaire pour occuper ces villes, il se trouvera face à une riposte ferme de l’armée syrienne et à une réaction négative de Vladimir Poutine.


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