Date de publication27 Jul 2019 - 13:20
Code d'article : 431506

Malgré les menaces américaines, la Turquie a reçu ses S 400 russes

Taghrib (APT)
La faiblesse de l’industrie militaire américaine annonce le début du compte à rebours pour le déclin de Washington en tant que superpuissance militaire, politique et économique au profit de ses rivaux chinois et russe, a écrit Rai al-Youm.
Malgré les menaces américaines, la Turquie a reçu ses S 400 russes

Industrie militaire américaine: le début de la fin?





    Dans son éditorial, le rédacteur en chef du journal panarabe, Abdel Bari Atwan, a souligné que « l’industrie militaire US fait face à une série de scandales qui, non seulement, coûteront des centaines de milliards de dollars, mais pire encore, réduiront les capacités de ce pays à rester compétitif sur les marchés mondiaux, en faveur de la Chine, de la Russie et de l’Europe ».

    Le ministre turc des Affaires étrangères a explicitement déclaré que la décision de son pays d’acheter le système russe « S-400 » était due à sa capacité, à sa précision et à sa valeur en comparaison avec les missiles Patriot des États-Unis, dont la capacité militaire s’est considérablement réduite, ces dernières années.

    Ce qui est intéressant est que le président américain, Donald Trump, n’a mis en œuvre aucune de ses menaces de sanctions économiques à l’encontre de la Turquie après la décision d’Ankara d’acheter des missiles russes. Il a simplement menacé de suspendre la participation de la Turquie au projet de construction des avions F-35 et de certaines de leurs pièces par l’industrie militaire turque.

    Suite au scandale lié à l’interruption de la production des Boeing 737 Max 8 et Boeing Dreamliner 787, la compagnie aérienne américaine Boeing a annoncé il y a trois jours avoir détecté des défauts dans la construction d’un avion de ligne militaire et d’un avion KC-46A. En conséquence, l’armée américaine a commencé à s’opposer à l’utilisation de cet avion et a lancé la production d’un avion cargo militaire dans les usines de l’ouest de Seattle.

La décision de la Turquie de finaliser son contrat avec la Russie apprendra à tous les pays du monde que les États-Unis sont un tigre de papier qui ne fait pas peur.

    En raison de ces erreurs qui ont entraîné des pertes de dizaines de milliards de dollars de la part de Boeing et d’autres sociétés similaires, Trump a décidé d’opposer son veto à trois décrets du Congrès visant à mettre fin à la vente controversée d’armes à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

    Ces deux pays sont entrés dans la guerre au Yémen il y a près de cinq ans et ont commis des crimes de guerre contre des civils. Ces lois ont été adoptées pour protester contre l’assassinat crapuleux du journaliste dissident saoudien Jamal Khashoghi à Istanbul.

    « De telles lois réduiront la compétitivité américaine sur la scène internationale, mineront d’importantes relations avec des alliés et communiquent ce message que nous sommes prêts à cesser de soutenir nos partenaires et nos alliés lorsque les menaces contre eux augmentent », a déclaré Donald Trump à ce sujet.

    Trump est un homme d’affaires. Ce qui lui importe le plus, c’est le commerce des armes et des revenus qui peuvent atteindre des centaines de milliards de dollars pour stimuler l’industrie militaire américaine qui perd de plus en plus sa capacité concurrentielle. Il veut augmenter les revenus du Trésor américain et créer des emplois, d’autant plus que la date de la tenue de l’élection présidentielle s’approche. Trump sait très bien que ses clients arabes ne peuvent pas désobéir à ses ordres.

    Nous ne pensons pas que les autorités turques seront bouleversées par l’arrêt de la participation d’Ankara à la production des avions F-35, même si les pertes matérielles seraient d’au moins 2 milliards de dollars, car ainsi la Turquie se libérerait du monopole américain et achèterait des avions de combat russes tels que le Soukhoï Su-35 qui a une bonne capacité de combat en comparaison à son homologue américain. La plupart des experts militaires, dont certains occidentaux, ont le même avis sur les capacités des avions russes.

    Lors de sa campagne électorale, il y a quatre ans, Trump s’était engagé à restaurer la grandeur des États-Unis et à accroître le fossé les séparant de leurs rivaux dans l’industrie de l’armement, mais c’est tout à fait le contraire qui se passe actuellement.

    Les États-Unis ont échoué dans leurs tentatives de changer les régimes syrien, vénézuélien et iranien et n’ont réussi qu’à lancer une attaque raciste à l’encontre de quatre députés arabo-africains au Congrès et à employer des expressions racistes à leur encontre en leur demandant de retourner dans leur pays. Quelle grandeur pourra-t-il restaurer en recourant à de telles insultes ?

    Le retard de l’industrie militaire américaine, l’un des piliers les plus importants de l’économie et de la grandeur de l’Amérique, marque le lancement du compte à rebours devant conduire à la perte du statut de première superpuissance militaire, politique et économique du monde face à d’autres rivaux tels que la Chine et la Russie.


Le contrat de vente de S-400 russes à la Turquie est souvent considéré comme un enjeu géostratégique, mais il semblerait que cette affaire réponde également au souci des deux parties de privilégier certains enjeux de leurs politiques intérieures.

    Nous ne voulons pas exagérer les capacités balistiques de l’axe de la Résistance, qui ont connu des succès dans divers domaines et qui ont brisé le mythe des Patriot, mis à mal le Dôme de fer du régime israélien et surpassé des radars ayant coûté des dizaines de milliards de dollars à l’Arabie saoudite et aux autres États arabes du golfe Persique. Mais il faut cependant reconnaître que ces missiles et drones produits en Iran, au Yémen, dans le sud du Liban et dans la bande de Gaza, ne coûtent que quelques milliers de dollars et ont pu créer un changement radical dans les rapports de force.

    La désobéissance de la Turquie face à son allié américain et son industrie militaire en déclin, bien qu'Ankara soit membre de l’OTAN depuis près de 70 ans, est une approche à ne pas négliger, car c’est un prélude à la « rébellion et à la désobéissance » dans d’autres pays.

    Il suffit de noter que certains de nos frères dans les pays arabes littoraux du golfe Persique se sont moqués de l’Inde et l’ont considérée comme un mercenaire. Mais maintenant, non seulement l’Inde dispose de la dissuasion nucléaire, mais encore, elle envoie également des navettes dans l’espace. Où sont les Arabes dans cette histoire ?


 
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