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Les USA échoueront dans leurs politiques étrangères

Taghrib (APT)

12 May 2019 - 20:04

Le journal américain USA Today a traité dans un article des échecs subis de l’administration Trump en matière de politique étrangère.



L’article, qui fait référence aux dossiers iranien, vénézuélien et nord-coréen, révèle aussi que Maduro considère Trump comme un idiot qui tente de tout faire pour l’empêcher de rester au pouvoir au Venezuela.

Le rédacteur ajoute que Kim Jong-un est sur le point de démontrer au monde entier que Trump n’est pas un interlocuteur fiable en matière nucléaire et que les Iraniens ont trouvé une façon de se soustraire aux sanctions américaines.

L’article poursuit :

« Selon certains, Trump se soucie peu de semer la zizanie un peu partout et pour d’autres, les mauvaises politiques étrangères du président américain sont le résultat de décisions adoptées au sein de la Maison-Blanche, malavisées et contradictoires.

Quoi qu’il en soit, le président a subi une série de revers stupéfiants en matière de politique étrangère cette semaine, soulevant de nouvelles questions sur son approche de l’engagement militaire et des affaires internationales.

“Ce que vous voyez est un décalage entre les moyens et les objectifs — que ce soit au Venezuela, en Corée du Nord ou en Iran — où les objectifs sont toujours très ambitieux mais où les moyens diplomatiques ont tendance à être assez minimes”, a déclaré le Robert Malley, conseiller principal à la Maison-Blanche pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et la région du golfe Persique, sous l’administration Obama. “Nous courtisons le danger là où il n’y a aucune raison pour cela.”

Jon B. Alterman, vice-président du Center for Strategic and International Studies, un groupe de réflexion indépendant, a déclaré que la série de crises de politique étrangère survenues ces derniers jours semblait faire partie du projet de Trump.

“Le président est plus à l’aise avec le chaos que n’importe quel autre président de la période récente”, a déclaré Alterman, en ajoutant que “le président ne voit pas l’incertitude et le désordre comme une responsabilité, mais comme un atout”.

Si Téhéran réussit à franchir le dernier détroit des sanctions américaines, son impact ne laissera pas l’Orient arabe indifférent, rapporte le journal Al-Quds al-Arabi.

“L’escalade des tensions en Iran et l’impasse au Venezuela, a-t-il poursuivi, ne sont pas nécessairement une aberration, mais une caractéristique de l’approche parfois erratique et contradictoire de Trump à l’égard des affaires mondiales.”

Le résultat est devenu évident ces derniers jours :

Mardi, le Pentagone a envoyé des bombardiers B-52 et un groupe d’avions au Moyen-Orient en réponse à des informations interceptées selon lesquelles “l’Iran ou ses alliés dans la région pourraient préparer des attaques contre les troupes et les installations militaires américaines”. Un jour plus tard, le président iranien a annoncé que son pays suspendrait certains de ses engagements dans le cadre de l'accord nucléaire.

Jeudi, la Corée du Nord a testé un missile à courte portée et c’était la seconde fois en moins d’une semaine que Kim prenait une mesure considérée comme "provocante".


Vendredi, Trump a causé l’embarras sur les marchés en postant un premier tweet puis en le supprimant avant de finalement le rétablir, pour dire que les négociations commerciales avec la Chine progressaient de manière “très amicale” et qu’il n’était “pas nécessaire de se précipiter”. Mais c’était après avoir annoncé que de nouvelles taxes seraient imposées à Pékin, avec lequel Washington n’était pas parvenu à un accord commercial.

La semaine dernière, de hauts responsables de l’administration Trump, y compris le secrétaire d’État Mike Pompeo, ont évoqué la possibilité pour les États-Unis de mener une action militaire au Venezuela pour "boucler la boucle et terminer le travail initié avec le soulèvement qu’ils ont lancé par le biais de Juan Guaido". Maduro n’a évidemment pas tardé à réagir, en qualifiant de folie putschiste ce qui se passait en ce moment au sein de la Maison-Blanche.

Pour sa part, Trump dit qu’il est en train de nettoyer le “gâchis” laissé par ses prédécesseurs, ce qui va des mauvais accords commerciaux dans le monde aux conflits militaires prolongés en Irak et en Afghanistan.

“Nous avons opéré une rupture décisive avec l’échec de la politique étrangère qui sacrifie notre souveraineté, nos emplois et qui nous oblige à des guerres étrangères sans fin”, a déclaré Trump lors d’un rassemblement politique mercredi en Floride.

Les démocrates se moquent des tentatives de Trump d’imputer ses problèmes de politique étrangère aux présidents précédents.

“Tout ce que le président a touché à l’international est tombé en ruine”, a déclaré le sénateur démocrate du Connecticut Chris Murphy, vendredi lors d’un forum sur la sécurité nationale parrainé par d’anciens responsables de l’administration Obama.

“Nous avons divisé nos alliances, a déclaré M. Murphy, membre du Comité des relations extérieures du Sénat. Nous sommes engagés dans une guerre commerciale qui coûte de l’argent aux Américains. Nous avons permis à l’Iran de redémarrer son programme nucléaire. Nous n’avons réalisé aucun progrès significatif en Corée du Nord. Le Moyen-Orient est devenu plus chaotique et pas moins chaotique. Il y a encore 20 000 membres de Daech qui se préparent à se regrouper.”

Richard Haass, président du Council on Foreign Relations a quant à lui déclaré que le problème fondamental de l’approche de Trump en matière de politique étrangère est le fait qu’il se fixe des objectifs ambitieux, alors qu’il ne veut pas ou ne peut pas les atteindre.

“Le président a énoncé des objectifs extrêmement ambitieux qu’il lui est quasiment impossible d’atteindre”, a-t-il souligné.

Prenons la crise actuelle au Venezuela, où Trump a fortement soutenu la tentative de Guaido d’évincer Maduro, un dirigeant socialiste qui avait aidé son pays au bord de l’effondrement économique. La position de Trump a été motivée par les faucons au sein de son administration, dont Pompeo et le conseiller en sécurité nationale John Bolton.

Après l’échec du soulèvement de Guaido la semaine dernière, Bolton et Pompeo se sont rendus au Pentagone pour s’entretenir avec le secrétaire à la Défense par intérim, Patrick Shanahan, au sujet d’une possible intervention militaire. Mais une telle intervention irait directement à l’encontre du propre instinct de Donald Trump et de sa campagne électorale, qui parlait d’éviter les interventions militaires.

Les conseillers de Trump semblent “disposés à essayer de recourir à la force militaire, alors que lui-même est beaucoup moins enclin à le faire”, a déclaré Malley.

Tout en disant qu’il veut éviter les complications militaires, il veut “donner une idée non seulement du pouvoir, mais aussi de la volonté d’aller au bord du gouffre et de s’engager dans une confrontation”, a déclaré Malley.

Alterman a ajouté que la pression économique et les sanctions imposées au gouvernement de Maduro ne conduiront jamais à un changement de régime ou à une révolte populaire contre “un dirigeant autoritaire”. Et Trump ne semble pas vraiment vouloir passer à la prochaine étape dans des contrées comme le Venezuela.

Il en va de même pour l’Iran, a-t-il déclaré, où Trump s’est condamné à l’échec en adoptant une politique déconnectée de la réalité. Le président compte sur la pression économique et la rhétorique belliqueuse pour y parvenir, ce qui, selon Alterman, ne fonctionnera pas de manière quasi certaine. »

Fin de l’article d’USA Today traduit en français par PressTV.

 


Code d'article: 419723

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