Date de publication18 Aug 2018 - 16:06
Code d'article : 352005

Ankara défie les menaces de Washington et se rapproche de l'Europe

Taghrib (APT)
La Turquie a maintenu vendredi l'assignation à résidence d'un pasteur américain, en dépit de nouvelles menaces de sanctions des Etats-Unis qui ont mis à mal la livre turque et auxquelles Ankara a promis de répliquer.
Ankara défie les menaces de Washington et se rapproche de l

Un tribunal d'Izmir (ouest de la Turquie) a rejeté vendredi un nouveau recours du pasteur Andrew Brunson, dont le sort est au coeur de l'une des plus graves crises diplomatiques entre Ankara et Washington, deux alliés au sein de l'Otan, depuis près d'un demi-siècle.
 
Cette décision survient au lendemain de nouvelles pressions américaines : le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a prévenu jeudi que Washington prendrait des sanctions supplémentaires si Ankara ne libérait pas le pasteur Brunson.

Ces menaces ont été balayées par Ankara vendredi. "Nous avons répliqué (aux sanctions américaines) en accord avec les règles de l'OMC et nous continuerons de le faire", a déclaré vendredi la ministre turque du Commerce, Ruhsar Pekcan, citée par l'agence étatique Anadolu.

Le pasteur Brunson a été placé le mois dernier en résidence surveillée après plus d'un an et demi d'incarcération. Ankara l'accuse d'espionnage et d'activités "terroristes", ce qu'il dément.

- "Resserrer les rangs" -

Gel des avoirs de ministres de part et d'autre, augmentation réciproque des tarifs douaniers sur certains produits... Les sanctions déjà prononcées par Washington et la prise de mesures similaires par Ankara ont créé un vent de panique sur les marchés.

De nombreux Turcs semblaient toutefois soutenir la fermeté du président Recep Tayyip Erdogan.

"Si nous sommes unis, les sanctions américaines n'auront aucun effet sur nous", a déclaré à l'AFP Ibrahim Aktar, un Stambouliote. "Je pense même que ce sera peut-être une raison pour resserrer les rangs", a-t-il ajouté.

Dans la tourmente financière, la Turquie a néanmoins reçu un soutien de poids mercredi: le Qatar a promis d'investir 15 milliards de dollars dans ce pays.

Par ailleurs, M. Erdogan s'est entretenu cette semaine avec la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron, signe qu'Ankara veut se rapprocher de l'Europe après deux années de tensions liées à la situation des droits de l'Homme en Turquie.

La justice turque a ordonné mardi la libération de deux soldats grecs et mercredi du président d'Amnesty International en Turquie, des décisions inattendues dans deux affaires très critiquées en Europe.
 
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