Date de publication19 May 2018 - 11:14
Code d'article : 331731

Irak: faible victoire pour Moqtada Sadr, le prochain gouvernement encore loin d'être formé

Taghrib (APT)
Irak: faible victoire pour Moqtada Sadr, le prochain gouvernement encore loin d
Les résultats définitifs des législatives en Irak ont confirmé tôt samedi la percée des antisystèmes, le populiste Moqtada Sadr en tête, aux dépens du Premier ministre sortant soutenu par la communauté internationale.

Mais les possibilités d'alliances en vue d'une coalition gouvernementale restent ouvertes.
 
Aucune des trois forces arrivées en tête n'a gagné plus d'une cinquantaine de sièges au Parlement à l'issue du scrutin du 12 mai, marqué par une abstention record depuis les premières élections multipartites de 2005.

Dans un système calibré pour parcelliser le Parlement après la chute du dictateur Saddam Hussein en 2003, "La marche pour la réforme" de Moqtada Sadr est loin d'être assurée de gouverner l'Irak pour les quatre prochaines années.

Les négociations pour former une coalition gouvernementale avaient déjà débuté dès la fin du vote il y a une semaine, sous le haut patronage des deux puissances agissantes en Irak --les Etats-Unis et l'Iran--, qui rejettent toutes deux le turbulent leader chiite.

- Nouvelle "phase" de négociations -

"La semaine passée a été celle des accords de principes, maintenant nous entrons dans la phase de formation des coalitions" à proprement parler, résume pour l'AFP le politologue irakien Hicham al-Hachémi.

Après un long décompte et plusieurs reports de l'annonce officielle des résultats finaux, l'alliance inédite entre l'influent leader nationaliste chiite Moqtada Sadr et les communistes remporte 54 sièges.

La liste des anciens du Hachd al-Chaabi, supplétif crucial de l'armée dans la victoire sur le groupe Daech, 47 sièges. Et l'Alliance de la Victoire, emmenée par le chef de gouvernement sortant Haider al-Abadi, 42.

Talonné par le Hachd et par M. Abadi, nommé en 2014 grâce à un accord tacite entre les Etats-Unis et l'Iran, Moqtada Sadr a eu beau proclamer sur Twitter aussitôt les résultats annoncés que "la réforme a gagné et la corruption est affaiblie", il fait face à un contexte régional tendu.

Alors que Téhéran et Washington sont à couteaux tirés depuis le retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien, la personnalité et le parcours de cet ancien chef d'une puissante milice, devenu le héraut des manifestations anti-corruption, pose autant problème aux deux ennemis.

Quant aux Américains, ils se rappellent de la puissante "Armée du Mahdi" de Sadr qui a ensanglanté les rangs de leur troupes dans la foulée de l'invasion.

 
https://taghribnews.com/vdcc1sq1s2bq1m8.cla2.html
votre nom
Votre adresse email
Security Code