Date de publication14 May 2018 - 17:17
Code d'article : 330666

Les Israélien fêtent et les Palestiniens pleurent

Taghrib (APT)
Des dizaines de milliers d'Israéliens ont marché dimanche à Al-Qods (Jérusalem), dans un climat de fierté nationale à la veille de l'ouverture sous très haute tension de l'ambassade des Etats-Unis et à l'aube d'une semaine de protestation internationale et palestinienne potentiellement explosive.
Les Israélien fêtent et les Palestiniens pleurent
 
Lundi, les Etats-Unis inaugureront en grande pompe leur ambassade à Al-Qods (Jérusalem), coïncidant avec le 70e anniversaire de la création d'Israël en 1948. Mardi, les Palestiniens commémorent la "Nakba", la "catastrophe" qu'a représenté pour eux la proclamation d'Israël.

Les Palestiniens pourraient protester massivement, faisant redouter une nouvelle conflagration à Gaza.

- Empoignade à Jérusalem -

La police a dit mobiliser un millier d'hommes pour sécuriser l'ambassade et ses alentours, pavoisés de la bannière étoilée et d'affiches proclamant "Trump Make Israel Great Again".

Etat d'alerte élevé aussi dans et autour des Territoires palestiniens. L'armée a annoncé qu'elle allait pratiquement doubler ses effectifs combattants autour de la bande de Gaza et en Cisjordanie.

Dirigée par le mouvement islamiste Hamas, Gaza est sous blocus israélien depuis plus de dix ans. La Cisjordanie, distante de quelques dizaines de kilomètres, est occupée par l'armée israélienne depuis plus de 50 ans.

Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d'une "marche du retour" qui voit des milliers de Palestiniens se rassembler le long de la frontière avec Israël. Il s'agit pour eux de revendiquer le droit de retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu'ils ont fuies en 1948, et de dénoncer le blocus.

Depuis le 30 mars, 54 Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne à Gaza.

Signe de ces tensions, des visiteurs juifs brandissant un drapeau israélien et chantant "le peuple d'Israël est vivant" se sont empoignés dimanche avec des gardes palestiniens sur l'ultra-sensible esplanade des Mosquées à Al-Qods. Ils ont été évacués par les policiers israéliens.

Des centaines de juifs se sont rendus dimanche sur l'esplanade, troisième lieu saint de l'islam également révéré par les juifs comme le Mont du Temple, mais où ils n'ont pas le droit de prier.

Le président Donald Trump a ulcéré les Palestiniens le 6 décembre en annonçant la reconnaissance d'Al-Qods comme capitale d'Israël et le transfert de l'ambassade jusque-là à Tel-Aviv.

Les Palestiniens dénoncent, eux, la négation de leurs revendications sur Al-Qods et le summum du parti pris de la Maison Blanche, qui a multiplié les gages pro-israéliens.

"Tous les Arabes devraient baisser la tête aujourd'hui", a commenté Nisrine Abou Maizer, habitante palestinienne de la Vieille ville, exprimant le sentiment répandu que les capitales arabes ont laissé tomber les Palestiniens.

"Dans une semaine, ils seront tous là pendant le ramadan parce que, d'un seul coup, ils se souviendront d'Al-Qods".

Les Palestiniens veulent faire de Al-Qods (Jérusalem-Est) la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.

La communauté internationale considère Al-Qods (Jérusalem-Est) comme territoire occupé. Elle estime qu'en attendant un aléatoire règlement du statut final de la ville entre les deux parties, les ambassades ne doivent pas se trouver à Al-Qods.

"L'ouverture de l'ambassade américaine demain reconnaît la réalité après une trop longue attente, elle est aussi essentielle à la création d'une feuille de route pour la paix dans la région", a objecté le secrétaire d'Etat adjoint John Sullivan, également présent à Jérusalem.


 
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