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Azerbaïdjan: réélection écrasante prévue pour Aliev

Taghrib (APT)

12 Apr 2018 - 15:29

L'homme fort de l'Azerbaïdjan depuis 15 ans, Ilham Aliev, a été réélu pour un quatrième mandat prolongeant son pouvoir jusqu'en 2025 avec 86% des voix, selon les résultats définitifs publiés jeudi au lendemain d'une présidentielle dénoncée comme non compétitive par l'opposition.


Ilham Aliev, dont la victoire ne faisait aucun doute, a obtenu 86,03% des voix après le dépouillement de tous les bulletins, selon la Commission électorale centrale. Il était opposé à sept autres candidats inconnus du grand public, et réduits à un rôle de figurants.

Le taux de participation a atteint 74,5%, a précisé dans un communiqué la Commission électorale centrale, même si défenseurs des droits de l'homme et dirigeants de l'opposition ont cependant émis des doutes sur ces chiffres.

Ilham Aliev, 56 ans, prolongera donc au moins jusqu'à 2025 son emprise sur le pays. Il avait été élu pour la première fois en 2003 dans cette ex-république soviétique riche en hydrocarbures, succédant à son père Heydar, un ancien officier du KGB local qui dirigeait le pays depuis 1969 et a conservé le pouvoir quasiment jusqu'à sa mort en 2003.

"Les citoyens d'Azerbaïdjan ont voté pour la sécurité et le progrès" s'est félicité le président réélu dans un discours retransmis à la télévision.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été le premier dirigeant étranger à adresser ses félicitations au vainqueur, a annoncé dans un communiqué la présidence azerbaïdjanaise.

Il a été suivi jeudi par le président russe Vladimir Poutine qui a salué une "victoire convaincante confirmant la haute autorité politique" du dirigeant azerbaïdjanais.

Critiqué par l'opposition et les défenseurs des droits de l'homme, Ilham Aliev est loué par ses partisans pour avoir, grâce à la manne des hydrocarbures, transformé et modernisé l'Azerbaïdjan, devenu un important fournisseur de gaz à l'Europe.

La famille Aliev en aurait profité pour mettre la main sur des pans entiers de l'économie du pays, des affirmations qu'Ilham Aliev a toujours niées, comme celles l'accusant de dérives autoritaires.

Les principaux partis d'opposition avaient refusé de participer au scrutin, estimant que les conditions pour la tenue d'une élection démocratique n'étaient pas réunies, et accusant les autorités de vouloir truquer le vote.

"L'environnement et la législation électorale n'ont pas offert de garanties d'élections libres et justes", ont dénoncé onze militants azerbaïdjanais des droits de l'homme dans un communiqué commun publié avant le vote.

"Les élections ne sont absolument pas compétitives et n'offrent pas d'alternative politique", ont-ils ajouté, décrivant notamment "l'alarmante" campagne médiatique ayant accompagné le scrutin.

- "Pantins" -

Si sept candidats étaient opposés à Ilham Aliev, aucun n'était réellement connu des électeurs azerbaïdjanais et n'avait mené de campagne électorale. Pour les dirigeants de l'opposition, ces "candidats pantins" ont seulement été choisis pour donner une illusion de concurrence à une élection jouée d'avance.

L'opposition avait dénoncé la décision surprise -- et inexpliquée -- d'Ilham Aliev d'avancer la présidentielle de six mois, une manœuvre vue comme un moyen de raccourcir la campagne électorale et d'empêcher l'opposition de prendre des mesures contre les fraudes.

Ilham Aliev a été réélu en 2008 et 2013, à chaque fois avec des scores écrasants dans des scrutins dénoncés comme frauduleux par l'opposition.

En 2009, le chef de l'État a fait approuver par référendum un changement de Constitution l'autorisant à effectuer un nombre illimité de mandats, une réforme dénoncée par les militants de défense des droits de l'homme et par ses opposants.

Un nouveau changement constitutionnel, en 2016, a étendu le mandat présidentiel de cinq à sept ans. Le Conseil de l'Europe avait critiqué ces réformes provoquant "un grave bouleversement de l'équilibre des pouvoirs" et donnant au président une autorité "sans précédent".

Ilham Aliev a aussi placé les membres de sa famille aux plus hautes marches du pouvoir. Sa femme Mehriban a ainsi été nommée première vice-présidente de l'Azerbaïdjan en février 2017 et son fils Heydar est souvent cité comme son possible successeur.


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