Date de publication7 Feb 2018 - 15:35
Code d'article : 310705

La maire de Bagdad est décidée à construire la ville

Taghrib (APT)
La maire de Bagdad veut reconstruire sa ville qui a souffert d'années de négligence et de guerre, et la jumeler avec Paris, une autre capitale dirigée par une femme.
La maire de Bagdad est décidée à construire la ville
 
La tâche est titanesque et Thikra Alwash, 60 ans, se donne dix ans pour redonner de l'éclat à l'ancienne capitale du califat abasside, en mettant l'accent sur la réhabilitation des infrastructures et la restauration du patrimoine. Mais c'est à elle de trouver l'argent.

"Quand j'ai pris mon poste en 2015, la municipalité était en faillite. On m'a fait savoir que je devais trouver moi-même le financement", assure dans son immense bureau en plein centre-ville cette femme, la seule à occuper le poste de maire d'une capitale au Moyen-Orient.

Le financement provient de différentes taxes, amendes et d'investissement privé. Les revenus devraient par ailleurs s'accroître grâce à une nouvelle loi qui transférera à la municipalité certains impôts récoltés jusqu'alors par le ministère des Finances.

"Notre budget est de 110 milliards de dinars (90 millions de dollars, 72 millions d'euros), mais il faudrait le double pour faire fonctionner correctement les services de base", indique Mme Alwash, tout en estimant être "sur la bonne voie".

- Ville tentaculaire -

Pas une mince affaire pour une ville tentaculaire de 900 km2 avec une population de 7,2 millions d'habitants contre 5 millions en 2015, soit une augmentation de 45% due à l'exode rural et à la guerre contre le groupe Daech.

"Notre priorité, c'est le bon fonctionnement de l'eau potable, des égouts et la collecte des ordures", explique cette ingénieure civile de formation à la tête d'une administration de 36.000 employés.

La Banque mondiale va d'ailleurs financer à hauteur de 210 millions de dollars (168 M d'euros) un important projet d'eau potable et de traitement des eaux usées à Bagdad qui souffre de coupures chroniques et d'épidémie de maladies d'origine hydrique.

Les infrastructures de la capitale, souligne-t-elle, ont été ruinées par treize ans d'embargo imposé en 1991 puis par les sanglants attentats après l'invasion conduite par les États-Unis en 2003, et enfin la percée de l'EI dix ans plus tard.

De nombreux quartiers sont à l'abandon, et la ville étouffe sous la pollution en raison d'une circulation automobile dantesque.

Mme Alwash propose de créer un nouveau boulevard périphérique, élargir les rues, développer les transports publics, notamment avec la création d'un métro, autant de projets figurant "dans le plan directeur 2030".

Entretemps, "la ville se sera agrandie de 10 km de chaque côté", poursuit l'élégante Irakienne, le visage ceint d'un foulard rouge.

Autre priorité: le patrimoine, notamment la réhabilitation des deux artères symboliques de la capitale, la rue Rachid et l'avenue Abou Nawas.

La première a été tracée pendant la 1ère guerre mondiale et fut jusque dans les années 1970 l'équivalent à Bagdad des Champs-Elysées de Paris.

La seconde est une promenade le long du Tigre, véritable poumon vert de la ville.

 
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