Date de publication17 Apr 2018 - 14:47
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Une sport traditionnelle pour se divertir des Pakistanais à Dubaï

Taghrib (APT)
Chaque vendredi soir, dans le quartier animé de Deira à Dubaï, un terrain sablonneux se transforme en ring pour une compétition de lutte traditionnelle Kushti. Alors que le soleil s'enfonce sous les palmiers, Kala Pehlwan se prépare au combat.
Des dizaines d'hommes, beaucoup en tuniques, d'autres en t-shirts, forment un cercle parfait. La plupart sont Pakistanais ou Indiens de la région transfrontalière du Pendjab, où le Kushti est un passe-temps apprécié.

Ils font aussi partie des piliers de la main-d'oeuvre bon marché aux Emirats arabes unis.

Des lutteurs expérimentés, aujourd'hui arbitres, versent de l'eau sur l'anneau intérieur du ring pour limiter la poussière, tandis qu'un vendeur traîne une charrette branlante en proposant des cacahuètes à la foule.

Des cymbales en bois ornées de cloches annoncent alors le début du combat: les lutteurs se déshabillent sans gêne jusqu'à leurs sous-vêtements en revêtant des pagnes jaunes, rouges ou à motifs floraux.

"Kala Pehlwan, fils, viens sur le ring! Suhail, fils, viens sur le ring", s'écrie Mohammed Iqbal, 50 ans. Les adversaires se frottent l'un contre l'autre avec du sable pour contrer la sueur et mieux s'agripper.

Les matches de Kushti sont rapides - parfois moins d'une minute - et acharnés. Un pied est coincé entre les jambes du rival, un lutteur se retourne sur les épaules de ce dernier pour échapper à son emprise.

Celui qui parvient à clouer l'adversaire au sol sur le dos est déclaré vainqueur. Les spectateurs s'excitent autour du ring. Kala Pehlwan, pourtant musclé, est battu. "Trouvez-moi un combattant qui puisse me battre", se moque son adversaire.

- Visage du marché -
Kala Pehlwan, 26 ans, cherche du réconfort et élabore avec des amis un plan pour trouver un challenger - non pas de Dubaï, mais de leur ville natale de Muzaffargarh, au Pakistan.

En quelques jours, ils rassemblent l'argent, donnant chacun 50 à 100 dirhams (11 à 22 euros) pour financer le billet d'avion.

Sur son lieu de travail, au Waterfront Market sur le bord de mer, Kala Pehlwan ne passe pas inaperçu. "Quand j'entre sur le marché, tout le monde s'anime: on me reconnaît, on connaît mon nom. Et s'il y a un problème, on vient m'aider car je suis célèbre", sourit-il.

Kala Pehlwan affirme pouvoir gagner 500 à 600 dirhams (111 à 133 euros) un bon soir. L'argent est recueilli dans un sac par l'arbitre et le champion.

Mais le Kushti n'est pas une question d'argent.

"Sans ce sport, nous ne pourrions pas nous amuser à Dubaï", résume-t-il.

Ce soir-là, le challenger Shahzad l'a emporté.
https://taghribnews.com/vdcfxtdmxw6d0ya.kgiw.html
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