Date de publication6 Jun 2012 - 12:23
Code d'article : 97289

L'Otan négocie sa voie de sortie d'Afghanistan

Agence de presse TAGHRIB (APT)
Les logisticiens de l'Otan planchent toujours sur les scénarios de sortie d'Afghanistan. Rapatrier les hommes ne constitue pas un défi : un pont aérien sera mis en place entre 2012 (dans le cas de la France) et 2014 pour rapatrier une centaine de milliers de militaires de l'Isaf.
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La question des quelque 70 000 véhicules militaires et 120 000 conteneurs de matériel est plus délicate. Surtout depuis que la route du port de Karachi (Pakistan) est fermée. Une frappe de l'Otan qui a tué vingt-quatre soldats pakistanais a brouillé l'Otan et Islamabad qui exigerait désormais un droit de passage de 5000 $ par camion. Ce coût est jugé exorbitant par l'Otan qui doit se résoudre à utiliser la « voie du Nord » et le réseau ferré d'Asie centrale pour rejoindre les ports de la Baltique ou de Turquie.
5 200 km à parcourir
Lundi, le secrétaire général de l'Otan a annoncé la conclusion d'un accord avec trois pays situés au nord de l'Afghanistan : le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan. « Ces accords, a expliqué Anders Fogh Rasmussen, sans donner de précisions sur les modalités, nous donneront une gamme de nouvelles options et le réseau de transport robuste et flexible dont nous avons besoin. »
Cette « voie du Nord » a déjà été utilisée, depuis 2009, pour acheminer l'équipement de l'Isaf. Le trajet est long ¯ 5 200 km depuis les ports de la Baltique ¯ et coûteux : au minimum 104 millions de dollars par mois pour ravitailler les troupes en Afghanistan. Il est aussi soumis aux aléas politiques ¯ une brouille avec la Russie obligerait à utiliser la « bretelle » turque, via la mer Caspienne ¯ ou logistiques : saturation du réseau ferré, conditions climatiques détériorées.
Elle est essentiellement ferrée. La voie a été récemment prolongée de 75 km, depuis l'Ouzbékistan jusqu'à la ville de Mazar-e-Sharif dans le nord de l'Afghanistan. Depuis février, l'Otan a donc diminué d'autant la partie routière de l'acheminement vers ses bases et vers Kaboul. Pourtant, les 425 km de routes qui séparent Kaboul de Mazar-e-Sharif sont périlleux. Outre l'insécurité, le franchissement du fameux col de Salang provoque de considérables embouteillages et un allongement du temps de transport.
Le retrait français, que préparent les états-majors, se fera donc par cette « voie du Nord », le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan. Des pays où Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, devrait se rendre en juillet.
par philippe CHAPLEAU

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