Supposons que ces rencontres aient lieu et que le prince héritier saoudien accepte officiellement la ville de Qods comme capitale d’Israël. Si c’est le cas, Mohammed ben Salmane demandera certes une belle récompense aux alliés américain et israélien, ce qui pourrait consister à un rôle plus décisif dans le dossier israélo-palestinien. Et la question qui s’impose, là-dessus, est de savoir si l’Arabie saoudite sera en mesure, à l’avenir, d’impacter la donne et les évolutions à se produire sur le terrain en Palestine, en faveur de ses propres intérêts ? Sera-t-il capable de s’imposer au processus de règlement du conflit israélo-palestinien, afin de pouvoir, dans une étape suivante, privilégier des solutions qui assurent les intérêts d’Israël ?
La réponse à cette question serait négative. Des journalistes et analystes, même au sein des médias israéliens, reconnaissent que les Palestiniens ont su choisir leur chemin il y a des années. Tout le monde sait que tout parti ou courant politique qui adhère à cette ligne risque l’isolement. »
L’analyste libanais affirme que les efforts saoudiens pour obtenir un consensus entre les pays arabo-musulmans dans le sens de la normalisation avec Israël ne mèneront nulle part. Le Deal du siècle n’aura pas lieu, estime Nasser Kandil.
Une reconnaissance officielle de Qods comme capitale d’Israël pourrait totalement détruire le rêve de Mohammed ben Salmane de monter au trône, ajoute l’analyste libanais.
L’on pourrait croire qu’en acceptant de recevoir Mohammed ben Salmane, le président américain et le Premier ministre israélien sauront sortir le prince saoudien du bourbier qui l’entoure actuellement. Mais des retrouvailles pourraient avoir l’effet inverse pour les trois hommes, d’après l’analyste libanais qui ajoute :
« Par conséquent, le président américain, Donald Trump, se contenterait de soutenir de telles rencontres. Il préfère laisser Netanyahu et Ben Salmane trouver eux-mêmes une solution à leurs problèmes. L’un comme l’autre, le Premier ministre israélien et le prince héritier saoudien tenteront de justifier d’une manière ou d’une autre la mauvaise situation à laquelle ils sont confrontés et très probablement, ils finiront par se noyer dans le bourbier créé par l’allié US. »