Date de publication18 Jun 2018 - 16:21
Code d'article : 337711

Dans le sud de l'Irak, les jeunes innovent pour assurer leur gagne-pain

Taghrib (APT)
L'un a transformé une voiture en café ambulant, l'autre un couloir en librairie et un troisième crée des sculptures avec des déchets métalliques: dans le sud pétrolier de l'Irak, les jeunes innovent pour assurer leur gagne-pain.
Dans le sud de l
Rien à voir avec l'époque de leurs parents sous le régime baassiste de Saddam Hussein, où les diplômés de l'université étaient embauchés quasi-automatiquement dans le secteur public tandis que le privé était quasi-inexistant.

Durant les dix années qui ont suivi l'invasion américaine et la chute en 2003 du dictateur, les nouvelles autorités ont continué à multiplier les postes de fonctionnaires par clientélisme.

Mais, aujourd'hui, tout cela est terminé. Le secteur public ne recrute quasiment plus et le privé n'a pas pris le relais en matière d'embauche.

Il y a trois ans, diplôme de commerce en poche, Karrar Alaa, 26 ans, était convaincu qu'il obtiendrait un emploi de fonctionnaire dans sa ville côtière de Bassora (sud).

Fatigué d'attendre, il a finalement rassemblé toutes ses économies et emprunté à des proches. Avec 20.000 dollars, il a acheté une voiture pour la transformer en café ambulant.

"C'est une première à Bassora, j'ai découvert l'idée grâce à une vidéo tournée en Europe et diffusée sur Facebook", raconte-t-il à l'AFP, devant son véhicule surmonté d'une tasse géante en plastique.

En distribuant ses gobelets en carton autour de la machine à café installée dans son coffre ouvert, il assure engranger "chaque jour 150.000 dinars", soit environ 120 dollars.

C'est à peine moins que ce que Machreq Jabbar gagne dans sa petite librairie, installée dans un couloir du centre commercial à la mode à Bassora.

"Louer un magasin ici coûte 6.000 dollars par mois, alors que je ne paye que 2.500 dollars pour mon couloir", affirme à l'AFP ce jeune homme frêle de 26 ans, en réalignant livres scolaires, romans d'amour et recueils de poésie.

Diplômé de géologie, il a lui aussi espéré pendant des années décrocher un emploi de fonctionnaire. Il était sûr que sa spécialité ferait de lui une pépite recherchée pour les nombreuses compagnies pétrolières des environs.

Mais en Irak, si le secteur des hydrocarbures assure 89% des ressources budgétaires et même 99% des exportations, il ne représente que 1% des emplois, ses entreprises recourant généralement à la main-d'œuvre étrangère.

Officiellement, 10,8% des Irakiens sont sans emploi. Dans un pays où 60% de la population a moins de 24 ans, le chômage est deux fois plus élevé parmi les jeunes.

 
https://taghribnews.com/vdcgqu9wqak9wu4.,pra.html
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