Cet accord avait été conclu en 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie). Ce texte, qui avait nécessité de longues années de négociations, semble plus fragilisé que jamais.
Le président américain et son homologue français, qui ont multiplié mardi les embrassades et les poignées de main, sont restés évasifs sur les contours, la portée et les conséquences exactes de ces nouvelles négociations qu'ils appellent de leurs voeux.
"Nous souhaitons pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord avec l'Iran", a lancé M. Macron, évoquant la possibilité que son homologue américain mette à exécution sa promesse de campagne de jeter aux orties ce texte visant à limiter le programme nucléaire iranien.
"Ensemble, avec un chef d’un pays européen, ils disent: +nous voulons décider pour un accord conclu à sept+. Pour quoi faire? De quel droit?", a lancé le président iranien Hassan Rohani dans une première réaction.
Pour le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, l'accord actuel est "sans alternative". Il "doit être préservé", a affirmé à Bruxelles, la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Federica Mogherini.
M. Macron, qui devait s'exprimer mercredi devant le Congrès américain, a souligné qu'il ne fallait pas déchirer "un accord pour aller vers nulle part", mais construire "un nouvel accord qui est plus large", a-t-il poursuivi, soulignant sa volonté d'aborder avec M. Trump "tous les sujets de la région", dont la Syrie et les activités balistiques de Téhéran.
M. Trump, qui s'est dit ouvert à un nouveau texte "beaucoup plus large" aux fondations "solides", a une nouvelle fois stigmatisé l'accord "ridicule" conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama.
"Nous verrons ce qui se passera après le 12 (mai)", a-t-il lâché, évoquant l'échéance à laquelle il prendra une décision.
Venu à l'origine pour convaincre son homologue américain, M. Macron semble en fait avoir infléchi sa position. Il avait souligné dimanche sur la chaîne Fox News que, hors de cet accord, "il n'y a pas de plan B". Il avait alors reçu l'appui de la Chine et la Russie annonçant qu'elles bloqueraient toute tentative de "saboter" l'accord nucléaire de 2015 et jugé "inacceptable" toute révision de ce texte.