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En Afghanistan, les parents rêvent des jours sans violences

Taghrib (APT)

25 Mar 2018 - 13:44

Rentrée des classes en Afghanistan: Dunya, huit ans, enfile son uniforme bleu bien repassé. Comme elle, des millions d'élèves afghans s'exposent au danger des attentats pour reprendre la route de l'école.


"Il est presque 07H00 et nous allons être en retard", se lamente la fillette, prenant son petit-déjeuner perchée sur un coussin dans la salle à manger du logis familial à Kaboul.

Sa mère, Maliha, s'active à préparer les sacs à dos, cherche les foulards de ses filles. Une scène similaire à celles que l'on peut voir dans des millions de foyers dans le monde au premier jour d'école.

Mais en Afghanistan, pays ravagé depuis des décennies par la guerre, amener et ramener ses enfants chaque jour de l'école n'est pas une sinécure. En l'absence de front clair, la violence est partout et les civils en sont fréquemment les victimes.

Les kamikazes en particulier choisissent souvent de détonner leurs bombes en pleine heure de pointe lorsque les rues sont encombrées, ce qui correspond également aux heures auxquelles les parents amènent et récupèrent leurs enfants dans les écoles.

Dunya et ses petites soeurs de 5 et 3 ans ont passé la plus grande partie de leurs deux mois de vacances à la maison à étudier l'anglais et le dari avec un professeur et sont impatientes de retrouver leurs amies à l'école.

La dégradation de la sécurité à Kaboul, où talibans et extrémistes se réclamant du groupe Daech rivalisent d'actes de violence, a encore réduit la liberté de mouvement de nombreux enfants.

Juste avant 07h00, les deux aînées, en uniforme et voile sombre, se glissent entre les bretelles de leurs nouveaux sacs à dos.

Les deux fillettes sont les meilleures de leurs classes respectives, souligne la mère avec fierté.

Puis les deux écolières enfilent leurs chaussures tandis que leur père, Baqi, fait chauffer le moteur de la voiture, soucieux lui aussi d'arriver à l'heure à son travail, au Conseil afghan de la Médecine.

Une fois en voiture, la famille Saboori navigue lentement parmi les allées étroites du quartier classe moyenne où ils résident, dépassant des dizaines d'autres enfants eux aussi vêtus d'uniformes immaculés, accompagnés de leurs parents.

Dunya et sa cadette Sana font partie des plus de 8 millions d'enfants inscrits dans les écoles afghanes cette année, selon des chiffres du ministère de l'Education.

Environ 40% d'entre eux sont des filles.

Mais 3,5 millions d'autres enfants en âge d'être scolarisés ne le sont pas en raison du conflit, de la pauvreté et des fermetures d'écoles.

Le taux d'alphabétisation de l'Afghanistan est l'un des plus bas au monde avec 36%, selon l'Association nationale afghane de l'enseignement pour adultes.

Alors que les cours reprenaient samedi, le président Ashraf Ghani a promis que l'amélioration du système éducatif serait une priorité du gouvernement cette année.

Il a notamment annoncé un budget de 200 millions USD pour la construction de 6.000 bâtiments d'école au cours des deux années à venir.

Mais nombre de parents se préoccupent surtout de sécurité: Baqi et Maliha rêvent de pouvoir amener leurs filles à l'école sans devoir penser aux bombes.

"Les civils sont en danger partout. C'est une source d'inquiétude pour toutes les familles afghanes", relève Baqi.

 


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